Mali ssn review Chapter III draft


B.Transferts alimentaires



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B.Transferts alimentaires


  1. Les transferts alimentaires sont la principale forme de programmes de filets sociaux au Burkina Faso, absorbant 69 % des dépenses totales pour les filets sociaux et plus que 80 % du nombre total estimé de bénéficiaires des filets sociaux en 2009 (hors subvention du carburant). L’enquête de 2003 sur les conditions de vie des ménages a signalé que 49 % de la population rurale était incapable de se procurer une ration alimentaire satisfaisante. Il en résulte une prévalence élevée de la malnutrition chronique, affectant près de 38,7 % des enfants, avec un taux élevé de mortalité infantile (2 enfants sur 10 meurent avant l’âge de cinq ans). Cette situation alarmante a motivé de nombreux acteurs à investir davantage dans les programmes de transferts alimentaires. Quatre types de transferts alimentaires sont actuellement en place i) subvention ciblée de la vente de vivres ii) distribution ciblée de vivres gratuits iii) programmes de nutrition, et iv) les programmes de cantines scolaires.

Vente d’aliments à des prix subventionnés

  1. L’État subventionne les ventes de vivres en utilisant le Stock d’intervention.30 Le Stock d’intervention de 10 000 tonnes de l’État a pour but d’assister les populations vivant dans les zones isolées ou affectées par une catastrophe, à travers la vente ciblée et subventionnée de vivres (par exemple, 10 000 francs CFA au lieu de 35 000 francs CFA par sac de 100 kg de sorgho ou de millet). L’utilisation du Stock d’intervention est décidée au niveau central définition des zones, prix subventionné et période d’opération. Un des objectifs de ces ventes subventionnées est de contribuer à la stabilité des prix des céréales dans les provinces déficitaires. Au cours de l’année agricole 2007-2008, les pouvoirs publics ont estimé que de tels effets avaient été obtenus dans plusieurs provinces, mais seulement pendant une brève période [RVCC 2008]. Un autre objectif est d’assister les ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire.

  2. Il n’y a pas d’information sur le nombre et les profils réels des bénéficiaires des ventes subventionnées de vivres.31 Ni le CONASUR ni la SONAGESS, les agences responsables de la gestion et de la distribution des stocks de vivres, n’ont d'informations sur les bénéficiaires de leurs programmes. En 2008, la SONAGESS a indiqué que la totalité du stock avait était utilisée, avec 20 000 tonnes supplémentaires empruntées au Stock national de sécurité (ou SNS). Près de 136 800 ménages auraient bénéficié de la vente de ces 30 000 tonnes si l’on prend en compte les besoins moyens trimestriels en céréales des ménages,32 ou jusqu’à 300 000 ménages si les ventes étaient limitées à 100 kg par ménage. Ces chiffres indicatifs semblent cependant peu en ligne avec des données liées fournies par le Comité national de sécurité alimentaire (CNSA)33 et le CONASUR34.

  3. Ces ventes subventionnées peuvent ne pas atteindre les ménages les plus pauvres étant donné que les indigents peuvent tout simplement ne pas avoir les ressources financières pour acheter les céréales subventionnées proposées. Les critères d’éligibilité sont définis par le COPROSUR (Conseil provincial de secours d’urgence et de réhabilitation). Les chefs de ménages éligibles intéressés doivent s’enregistrer à la mairie du village et prendre livraison de leurs céréales à l’entrepôt de la SONAGESS (au niveau provincial ou départemental). Il n’est pas clair que les ventes soient faites sur la base du premier arrivé-premier servi et que les critères de vulnérabilité soient entièrement respectés. En l’absence d’un solide suivi et évaluation et de modalités efficaces d’identification des ménages vulnérables, il n’est pas possible d’évaluer l’efficacité du Stock d’intervention dans l’appui à la consommation alimentaire de pauvres.

Tableau : Stock d’intervention, situation au 31 décembre 2008

(en tonnes)

Centre

Millet

Sorgho

Maïs

Total

Ouagarinter

122,40

507,60

119,92

749,92

CNSAO

-

307,30

-

307,30

Kaya

406,50

-

152,10

558,60

Ouahigouya

-

360,70

-

360,70

Titao













Djibo

450,00

-

-

450,00

Dori

976,20

-

-

976,20

Total (tonnes)

1 955,10

1 175,60

272,02

3 402,72

Total (%)

57%

35%

8%

100%
Source : SONAGESS.

Tableau  : Stock national de sécurité alimentaire, situation au 31 décembre 2008

(en tonnes)

Centre

Millet

Sorgho

Maïs

Total

Ouagarinter

-

-

1 350,54

1 350,54

CNSAO

-

1 950,00

738,09

2 688,09

Kaya

500,00

500,00

-

1 000,00

Ouahigouya

500,00

1 000,00

-

1 500,00

Titao

-

500,00

-

500,00

Djibo

525,00

-

-

525,00

Gorom-Gorom

1 050,00

-

-

1 050,00

Aribinda

1 557,10

-

-

1 557,10

Dori

691,80

1 243,00

-

1 934,80

Total (tonnes)

4 823,90

5 193,00

2 088,63

12 105,53

Total (%)

40%

43%

17%

100%
Source : SONAGESS.

  1. Le CNSA envisage de soutenir davantage le processus de décentralisation en établissant des banques de céréales. Les rapports post-opération tendent à indiquer que les quantités reçues sont insuffisantes par rapport aux besoins. Le CNSA demande une augmentation du niveau des stocks nationaux35 (Tableau 21) et une décentralisation plus poussée du processus avec la création de stocks communaux/communautaires. Le Plan d’urgence pour la sécurité alimentaire préparé pour la période 2008-2012 inclut l’établissement d’une banque de céréales dans chaque commune à moyen et long terme. La proposition prévoit 1 510 millions de francs CFA pour la construction des banques et 7 550 millions de francs CFA pour le stock initial.36

Tableau  : Nombre indicatif des bénéficiaires potentiels des stocks nationaux de sécurité




Volume (tonnes)

Nombre de rations individuelles par mois (*)

Nombre de rations individuelles par trimestre (*)

Nombre de rations trimestrielles par ménage (**)

Stock d’intervention (SI)

10 000

822 000

274 000

45 600

Stock national de sécurité (SNS)

35 000

2 877 000

959 000

159 600

Stock financier (SF)

25 000

2 055 000

685 000

114 000

Total

70 000

5 754 000

1 918 000

319 200

(*) Sur base d’une ration journalière de 400 g de céréales.

(**) Pour une taille moyenne des ménages de six membres

Note : Le système central a une capacité de livraison de 365 tonnes (26 camions)



Source : Auteurs.

Distribution ciblée de vivres gratuits

  1. Le pays ayant produit des surplus au cours des dix dernières années, le SNS n’a jamais été utilisé pour distribuer des vivres gratuits sur une grande échelle. L’utilisation du Stock national de sécurité (SNS) a été approuvée par le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux. Selon les critères définis dans le Plan national d’organisation et de coordination des secours d’urgence et de réhabilitation (PNOCSUR), dès qu’un déficit national de 5 % est enregistré, les vivres gratuits sont distribués pour répondre à l’urgence. La production céréalière du Burkina a augmenté en moyenne de 7 % par an pendant la période 1997-2007, avec un surplus moyen de 447 570 tonnes et un taux moyen de couverture annuelle de 115 % descendu à 92 % en 1997-1998. Cependant, certaines zones demeurent structurellement déficitaires 14 zones déficitaires ont été identifiées en 2009, la majorité dans le Nord (à faible pluviosité) et dans la province de Kadiogo (province de la capitale où le commerce l’emporte sur l’agriculture). Ces zones sont approvisionnées par des commerçants, des organisations humanitaires37 et le système national. En 2008-2009, les besoins étaient estimés à 22 354 tonnes (pour trois mois de consommation). Les bailleurs de fonds et les ONG partenaires ont couvert 5 819 tonnes et l’État 13 435 [SE-CNSA 2009].

  2. Le système national a octroyé chaque année une aide alimentaire au cas par cas à quelques dizaines de milliers de personnes. L’aide aux populations vulnérables se fait sur la base de demandes reçues d’organisations caritatives. En 2008, le CONASUR a répondu positivement à 342 sur 414 demandes. Son assistance aux populations vulnérables consiste en produits alimentaires et non alimentaires (Tableau 21). La quantité de céréales fournies aux populations vulnérables en 2008 équivalait à 31 800 rations individuelles mensuelles. En plus, le CONASUR a soutenu les personnes victimes de catastrophes avec, en 2008, l’équivalent de 12 550 rations mensuelles individuelles de céréales (Tableau 22). La majorité des interventions ont été faites à la suite d’inondations et de désastres mineurs (conflit agriculteurs-éleveurs, incendies).

Tableau  : Assistance en céréales du CONASUR aux populations vulnérables

(en tonnes)

Produit

2007

2008

Céréales

204,37

381,93

Maïs

101,10

235,56

Sorgho

3,60

4,75

Millet

43,09

-

Riz

56,58

141,62

Note : Ce tableau ne présente la quantité de céréales distribuées qu’à titre d’indication. D’autres produits ont également été distribués (huile, dattes, biscuits et lait en 2007 sardines, corned beef et sucre en 2008) avec également des produits non alimentaires.

Source : SP/CONASUR 2008a et 2008b.

Tableau  : Assistance en céréales du CONASUR aux personnes affectées par une catastrophe



(en tonnes)

Produit

2007




2008

Céréales

1 121,28




150,63

Maïs

824,78




127,53

Sorgho

91,50




2,50

Millet

100,00




-

Riz

105,00




20,60

Note : Ce tableau ne présente la quantité de céréales distribuées qu’à titre d’indication. D’autres produits ont également été distribués (corned beef, sardines et huile en 2008 biscuits BP5, dattes, conserves et sucre en 2007) avec également des produits non alimentaires.

Source : SP/CONASUR, 2008a et 2008b.

  1. À l’avenir, le CONASUR aimerait fournir des rations complètes aux populations victimes de catastrophes. L’objectif de sécurité alimentaire du nouveau plan national d’urgence, adopté en février 2009 et administré par le CONASUR, est de maintenir une capacité d’intervention permettant de nourrir adéquatement 300 000 personnes pendant un mois. Le plan propose 4 545 tonnes, dont 3 600 tonnes de céréales, 540 tonnes de légumineuses, 225 tonnes d’huile, 135 tonnes de sucre et 45 tonnes de sel (soit une ration complète de 2 100 Kcal/personne/jour) dans les 13 régions pour réduire le temps de livraison (GdBF 2009a). La mobilisation du stock est décidée au niveau régional tant que le nombre de personnes affectées ne dépasse pas 5 000 passé ce seuil, le système central doit être activé. En septembre 2009, ce plan n’était pas encore financé.

  2. Dans l’ensemble, les distributions ciblées de vivres (par le CONASUR, le PAM et le CRS) atteignent probablement moins de 100 000 personnes chaque année, soit beaucoup moins que le Programme de coupons en milieu urbain à lui seul (Tableau 23).38 À travers son programme Vivres contre éducation/formation, le PAM fournit des transferts alimentaires conditionnés par la fréquentation des centres d’alphabétisation ou de cours de formation (par exemple sur le maintien des actifs, les techniques agricoles améliorées, etc.). Le programme a progressivement été réorienté vers les provinces du Sahel, où il était en cours de réduction, de 21 provinces en 2005 à 9 en 2010. Par le biais de son programme d’assistance générale (General Relief), le CRS assiste chaque année plus de 13 000 personnes vulnérables (les personnes vivant avec le VIH, les orphelins, les personnes âgées et les handicapés, par exemple).

Tableau  : Nombre indicatif des bénéficiaires des distributions ciblées de vivres, 2006-2010

Programme

2008/2009

Vivres contre éducation du PAM (données 2009)

36 648

Bénéficiaires femmes

20 300

Bénéficiaires hommes

16 348

General Relief de CRS (données 2008)

14 842

CONASUR Populations vulnérables (*) (données 2008)

31 800

CONASUR Personnes victimes de catastrophes (**) (données 2008)

12 550

Total

95,840

(*) Equivalent en rations individuelles mensuelles de la quantité de céréales fournies.

(**) Equivalent en rations individuelles mensuelles de la quantité de céréales fournies En 2008, le CONASUR a enregistré 27 383 personnes victimes de catastrophes.

Source : PAM CRS CONASUR.

  1. L’insécurité alimentaire est principalement un problème d’accès au Burkina Faso, et le choix des transferts monétaires pourrait être préféré. La production agricole est dominée par les céréales traditionnelles qui sont largement destinées à la consommation intérieure. Dans les régions du Nord et du Sahel, où la production est faible, les ménages ont besoin de sources de revenu pour acheter les céréales sur le marché. La production brute par habitant a augmenté de 20 % entre 1996 (0,236 tonnes) et 2009 (0,283 tonnes). L’accès est en cours d’amélioration à travers le développement de l’économie de marché et les efforts visant à l’étendre aux zones isolées. Les interventions monétaires associées aux interventions de marché peuvent avoir un impact positif sur le développement local (Encadré 7). Les transferts alimentaires peuvent nuire aux marchés locaux et entraver encore plus l’essor des négociants privés. Les vivres sont parfois fournis parce qu’il y a plus de chances que les femmes exercent un meilleur contrôle sur la nourriture qui leur est confiée et que cela devrait avoir un plus grand impact sur le bien être de la famille. Que ces avantages soient réels ou dignes des coûts supplémentaires demeure discutable. Il est clair que les transferts alimentaires resteront probablement nécessaires dans les années de sécheresse si les marchés ne parviennent pas à réagir de manière efficace. Finalement, les programmes devraient envisager de passer aux coupons monétaires chaque fois que possible, en particulier pour répondre à l’insécurité alimentaire/pauvreté chronique.

Encadré  : Transferts monétaires et en nature Alternatives ou compléments ?

Quand les programmes de transferts alimentaires sont-ils appropriés Quels sont les critères à considérer en décidant de la quantité à distribuer sous forme de rations et du montant en espèces. Les concepteurs de programmes devraient penser aux quatre considérations clés suivantes en décidant si les programmes de transferts alimentaires sont appropriés ou nécessaires

  • Le fonctionnement des marchés alimentaires, y compris l’accès, le transport et l’entreposage, et comment il se reflète sur les prix des denrées alimentaires. Si les marchés sont bien intégrés entre les régions, les transferts monétaires présentent un avantage du fait de la capacité supérieure du secteur privé à déplacer les produits alimentaires ou autres plus efficacement que le secteur public. En outre, certaines soutiennent que les transferts en espèces peuvent avoir un impact positif sur le petit commerce et d’autres activités économiques (Devereux, 2000). Par contre, lorsque les marchés sont étroits, pauvrement intégrés entre les régions ou monopolistiques, les transferts en espèces peuvent faire grimper les prix, ce qui réduit la valeur du transfert et risque de causer des difficultés supplémentaires aux ménages pauvres qui ne bénéficient d’aucun transfert (Devereux, Mvula, et Solomon 2006). Un suivi étroit des prix, pas de la production, est requis pour évaluer la situation.

  • Le niveau des coûts de transaction pour le programme et pour les bénéficiaires. La plupart des arguments relatifs aux coûts de transaction font référence au coût élevé de la distribution des vivres fournis par les bailleurs de fonds par rapport au coût relativement plus bas de la distribution d’espèces. L’organisation de la distribution de produits alimentaires prend du temps, les denrées doivent être entreposées et transportées et sont sujettes à des pertes et à des vols et le secteur public a tendance à être peu efficace lorsqu’il s’agit de garder les prix à un bas niveau. Néanmoins, dans certains endroits où les canaux de commercialisation et de transport ne sont pas développés, le secteur public est le seul qui puisse approvisionner les marchés locaux adéquatement. Les coûts de transaction pour le bénéficiaire doivent être également pris en considération. Ils incluent le temps et le coût du déplacement vers marchés locaux, qui risquent d’augmenter lorsque les localités sont éloignées ou peu sûres.

  • L’impact de la forme et de la taille du transfert dans la détermination du niveau de consommation alimentaire. Les ménages pauvres sont plus susceptibles de pouvoir consommer de la nourriture et d’en manger une qui soit de bonne qualité s’ils reçoivent un petit transfert. Certains avancent que les hommes peuvent utiliser les transferts monétaires pour acheter des produits tels que des cigarettes ou de l’alcool, et la littérature indique que de petits transferts de vivres entrainent une consommation alimentaire plus élevée que des transferts monétaires (del Ninno et Dorosh 2003 Fraker 1990). En outre, Hoddinott et Islam (2007) ainsi que Jacoby (2002) montrent que, lorsqu’ils ont accès à de petits transferts de vivres de qualité, les ménages ont tendance à adhérer (en vertu de ce qu’on appelle le flypaper effect ou effet papier tue-mouches, qui veut que l’argent reste là où il « s’est posé ») à des schémas de consommation et de répartition au sein du ménage, qui ont un impact positif sur la nutrition des enfants .

  • Les préférences des bénéficiaires. Les préférences des bénéficiaires peuvent varier selon les circonstances. Même s’ils peuvent préférer les transferts monétaires, parce que ceux-ci sont plus flexibles, ils veulent quand même maximiser le niveau du transfert et leur contrôle sur ce dernier. C’est pourquoi dans certaines circonstances, les femmes peuvent préférer les vivres à l’argent (voir Ahmed, Quisumbing et Hoddinott 2007 sur le Bangladesh et Sharma 2006 sur le Sri Lanka).

Source : Grosh et coll., 2008.

Programmes de nutrition

  1. Le Burkina Faso et ses partenaires, l’UNICEF et la Banque mondiale en particulier, ont fait des efforts substantiels depuis 2003 pour accroitre les interventions nutritionnelles. L’UNICEF, le PAM, l’ECHO et leurs ONG partenaires sont particulièrement actifs au niveau du traitement des enfants de moins de 5 ans modérément et sévèrement malnutris, ainsi que des femmes enceintes et allaitantes. Le PAM fournit aussi un soutien alimentaire aux personnes vivant avec le VIH. Bien que le système national d’information sur la santé n’arrive pas encore à suivre les données sur la nutrition, l’UNICEF estime le nombre d’enfants sévèrement malnutris traités en 2009 à environ 25 000 dont 90 % vont mieux, 2 % ont abandonné le traitement et 2 % sont morts (pas d’information sur les 6 % restant). Les rapports de Médecins sans frontières sur les districts de Titao et de Yako faisaient état de plus de 20 000 enfants sévèrement malnutris traités en 2008.

  2. La couverture inadéquate du dépistage et de la gestion de la malnutrition aiguë sévère constitue un des principaux défis pour la réalisation des OMD liés à la nutrition (Encadré 8). Malgré des efforts considérables, la situation nutritionnelle demeure alarmante. Environ 2 enfants de moins de 5 ans sur 5 souffrent de malnutrition aiguë, en particulier les enfants âgés de 24 à 59 mois. Plus d’un enfant sur trois accuse un retard de croissance avec d’énormes disparités géographiques. Dans les zones rurales, une fille de 15 à 19 ans sur sept souffre de malnutrition. La hausse des prix alimentaires depuis 2006 a constitué un facteur de risque majeur d’augmentation de la malnutrition, en particulier en zones urbaines. Un des défis est de montrer comment le leadership du MdS en faveur de la nutrition pourrait créer des liens efficaces avec d’autres secteurs concernés, tels que la protection sociale, l’eau et l’environnement et le développement communautaire.

Encadré  : Planification pour le passage à l’échelle supérieure des intervenions nutritionnelles

Le gouvernement et ses partenaires, l’UNICEF et la Banque mondiale en particulier, ont fait des efforts considérables depuis 2003 pour accroitre les interventions nutritionnelles. De 1993 à 2003, l’insuffisance pondérale a augmenté de 0,5 % par an, compromettant la réalisation des OMD et atteignant 35 % de personnes en sous poids en 2003. La résolution des problèmes de malnutrition a gagné en importance dans l’agenda du gouvernement et ceci a entrainé des résultats encourageants.

Figure B6.1 Tournant de la prévalence de l’insuffisance pondérale



Source OMS 2009, référence OMS 2005.

La réalisation des OMD liés à la nutrition est possible. Il est urgent d’accélérer les efforts pour faire encore baisser la prévalence de l’insuffisance pondérale.

Aujourd’hui, le pays a un cadre approprié d'organisations, une vision bien définie et un Plan stratégique national de nutrition basé sur des résultats, incluant un plan d’action chiffré détaillé. Les principales sources de financement en matière de nutrition sont des fonds mis en commun (43 %, dont 8 % proviennent du fonds de la Banque mondiale pour la nutrition et 31 % de l’UNICEF).

Le Burkina Faso dispose d’un environnement favorable à la réussite, avec un engagement envers le Partenariat international pour la santé (IHP+) et la préparation du PACTE des mécanismes bien établis de financement en commun de la santé un solide appui au niveau de la nouvelle approche de passation de contrats avec des ONG en vue d’accélérer les programmes communautaires de santé et de nutrition et la mise en place d’un système de financement basé sur les performances.

Les principaux défis liés à la réalisation des OMD sont les pratiques inappropriées d’alimentation des nourrissons et enfants en bas âge (allaitement maternel exclusif pendant six mois et alimentation complémentaire) l’inadéquation de la couverture du dépistage et de la gestion de la malnutrition aiguë sévère l’utilisation inadéquate du zinc dans le traitement de la diarrhée chez les jeunes enfants la faible utilisation des moustiquaires traitées aux insecticides de longue durée par les femmes et les enfants le faible taux d’assainissement et les pratiques d’hygiène inadéquates l’insuffisance de personnes qualifiées pour la communication sur la nutrition et le changement des comportements et le financement inadéquat de la prévention de la malnutrition.

Pour étendre les interventions nutritionnelles et atteindre les OMD, le Burkina Faso doit encore renforcer la capacité nutritionnelle à tous les niveaux renforcer l’implication des ONG et des organisations communautaires dans les activités de nutrition communautaires et s’assurer des investissements adéquats et constants de la part du budget national et des partenaires au développement international.

Source : MdS, 2009.

Cantines scolaires

  1. Les cantines scolaires constituent un des principaux programmes de filets sociaux actuellement en place au Burkina Faso. En 2009, il représentait 24 % des dépenses totales consacrées aux filets sociaux et environ 38 % du nombre total estimé des bénéficiaires des filets sociaux (hors subvention de la nourriture et du carburant). Entre 2005 et 2009, le MEBA a dépensé à lui seul une moyenne de 4,2 milliards de francs CFA par an pour des activités « endogènes » de cantines scolaires (initiées par les communautés et soutenues par l’État) dans les écoles primaires. CRS et le PAM mènent par ailleurs des programmes de cantines scolaires « assistées » dans les zones les plus vénérables. Actuellement, les écoles ne sont approvisionnées en vivres qu’une fois tous les trois mois par le MEBA, tandis que les programmes de CRS et du PAM leur fournissent un appui pour toute l’année scolaire. Le programme du MEBA est complété par des contributions communautaires, soutenant les modèles de cantines scolaires endogènes. En 2005/2006, le DAMSE a révélé qu’un total de 4 636 écoles légèrement moins que la moitié du nombre total d’écoles primaires avait bénéficié de programmes de cantines scolaires assistés par CRS (46 %), le MEBA (45 %) et le PAM (9 %). La stratégie des cantines scolaires prévoit la reprise progressive des programmes de cantines scolaires de CRS par le MEBA et le maintien des programmes de cantines scolaires assistées au SAHEL cette région étant une zone d’insécurité alimentaire (Tableau 24). Le MESSRS soutient également des cantines scolaires dans les écoles secondaires.39 En 2007-2008, 20 700 élèves ont bénéficié de repas subventionnés dans 310 écoles. Bien que la demande soit en hausse, le budget de 2009 de 760 millions de francs CFA ne couvrait même pas 10 % des élèves. Le programme souffre également des faibles taux de recouvrement (45,73 % en 2007) et de divers problèmes de mise en œuvre (MESSRS 2009).

Tableau  : Principales caractéristiques des programmes de cantines scolaires dans les écoles primaires

Type de programme

Cantine scolaire assistée

Cantine scolaire endogène

Mise en œuvre

CRS

CRS

PAM et ONG

MEBA

Financement

USAID (FFP)

USAID (MCA)

Multilatéral

État (CAST)

Repas chaud à l’école

Déjeuner

Déjeuner

Déjeuner et petit déjeuner

Déjeuner

Ration à emporter à la maison

8 kg de farine de maïs fortifié par fille et par mois pour toutes les filles fréquentant l’école primaire

5 kg de riz par fille et par mois pour toutes les filles fréquentant l’école

10 kg de céréales par fille et par mois pour les filles fréquentant les deux dernières années du primaire

Aucun

Origine des produits

Contributions en nature des États-Unis d’Amérique

Contributions en nature des États-Unis d’Amérique

Achats locaux et internationaux

Contributions communautaires et achats locaux

Dynamique

Retrait progressif/transfert au MEBA

Stable

(écoles BRIGHT)



Stable

(Sahel)


Expansion/remplacement de CRS

Source: CRS; WFP; MEBA; Auteurs.

  1. Un passage à une échelle nettement supérieure des activités de cantines scolaires dans les écoles primaires est prévu pour l’année scolaire 2010-2011. Dans le cadre du Plan d’action pour la lutte contre la crise, le MEBA s’est vu allouer un budget annuel supplémentaire de 12,3 milliards de francs CFA pour les activités de cantines scolaires en 2010 et 2011 (en plus des 5 270 milliards de francs CFA déjà octroyés en 2010). Le Plan d’action pour la lutte contre la crise vise à procurer un repas chaque jour de classe à 100 % des enfants qui fréquentent l’école publique au lieu des 40 % de la couverture actuelle. En plus de l’achat prévu de 28 548 tonnes de produits alimentaires (céréales et huile), les activités suivantes sont envisagées i) la construction/location d’un lieu d’entreposage régional ii) l’achat de palettes pour le stockage iii) l’achat de fournitures de bureau et d’ordinateurs iv) le transport des denrées alimentaires depuis les magasins régionaux jusqu’aux écoles v) le suivi et évaluation de la gestion des denrées et vi) la formation des contrôleurs et magasiniers à la gestion des stocks et à la maintenance de l’entreposage. Il n’est toujours pas clair si l’expansion planifiée des activités de cantines scolaires à toutes les écoles primaires pendant toute l’année est une mesure temporaire pour atténuer les effets de la crise récente ou une stratégie à long terme. La viabilité d’une telle stratégie nécessitera des ressources substantielles. Même si l’expansion des programmes de cantines scolaires est une réponse légitime à la crise alimentaire, les autorités doivent continuer à rechercher l’instrument de filet social le plus approprié à long terme. De plus, étant donné les contraintes financières, les mécanismes de ciblage et le rôle des contributions communautaires doivent être examinés pour assurer la viabilité du programme.

  2. En 2008, une évaluation de l’impact de deux formes de cantines scolaires sur les résultats pédagogiques et la santé des enfants issus de ménages à faible revenu a abouti à des conclusions mitigées. Les deux formes de cantines scolaires examinés étaient les repas scolaires, où un déjeuner est fourni aux élèves chaque jour de classe, et les rations à emporter de 10 kg de farine de céréales fournies chaque mois aux filles conditionnées à un taux de fréquentation scolaire de 90 % (les deux sont mis en œuvre au sein du programme PAM). Après une année scolaire de fonctionnement, l’étude a trouvé que les deux programmes avaient augmenté l’inscription des filles de 5 à 6 % - et aucune évidence que les rations à emporter ciblant les filles réduisaient l’inscription des garçons. Un effet négatif des repas scolaires sur les scores bruts en mathématiques a été observé pour les garçons de 13 à 15 ans, laissant supposer que les repas scolaires peuvent avoir un effet négatif sur les écoles qui sont moins bien organisées. Aucun autre impact significatif n’a été observé sur les scores bruts en mathématiques, mais les scores ramenés au temps indiquaient une légère amélioration chez les filles dans les villages recevant des repas scolaires. De façon inattendue, un taux moyen de fréquentation plus faible a été observé – un enregistrement accru peut s’accompagner d’une fréquentation réduite. Les auteurs pensent que cela reflèterait l’absence d’un marché du travail actif et le fait que les ménages manquent de bras et/ou que le travail des enfants complète celui des adultes. Les interventions semblent être à l’origine d’une baisse de la fréquentation scolaire des enfants issus de ménages où l’offre de main-d’œuvre enfantine est faible tandis que la fréquentation scolaire s’est améliorée pour les ménages disposant d’une offre de main-d’œuvre enfantine relativement élevée, en concordance avec les contraintes du travail. Ceci, à son tour, explique les effets mitigés observés sur les résultats de l’apprentissage. Finalement, pour les frères et sœurs plus jeunes des bénéficiaires, âgés de 12 à 60 mois et n’allant pas à l’école, les rations à emporter ont fait augmenter le poids selon l’âge d’un écart-type de 0,38 et le poids selon la taille d’un écart-type de 0,33. Les repas scolaires par contre n’ont eu aucun impact significatif sur la nutrition de ces enfants plus jeunes. [Kazianga et coll. 2008].

  3. Ces résultats mitigés invitent éventuellement à reconsidérer le choix du modèle le plus économiquement rentable pour accroitre la fréquentation scolaire au sein des populations les plus pauvres et les plus vulnérables. Au cours des dernières années, les inscriptions, la fréquentation et les indicateurs de résultats de l’école primaire se sont améliorés. Il n’est pas cependant clair si cela est dû aux cantines scolaires ou à d’autres initiatives Éducation pour tous, et si de meilleurs résultats auraient pu être obtenus de façon plus économique avec d’autres instruments. Les options suivantes peuvent être envisagées pour augmenter les taux de fréquentation scolaire : repas pris à l’école uniquement ; rations à emporter uniquement ; transferts monétaires conditionnels et transferts monétaires non conditionnels. Pour éclairer une telle réflexion, il faudrait plus d’information et de faits sur le coût40 et l’impact (sur la fréquentation scolaire, le développement local, etc.) des différents types de programmes ainsi qu’une mise en cohérence des stratégies d’intervention au niveau de la demande et au niveau de l’offre.

  4. Malgré la preuve globale de l’impact positif des cantines scolaires, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les mérites relatifs à long terme de l’alimentation à l’école par rapport aux rations à emporter ou à d’autres instruments de filets sociaux (transferts monétaires conditionnels). Les programmes de cantines scolaires peuvent faire augmenter la fréquentation scolaire, la cognition et les résultats pédagogiques, en particulier lorsqu’ils sont appuyés par des actions complémentaires telles que le déparasitage et l’apport de micronutriments ou la supplémentation [Bundy et coll. 2009]. dans leur discussion de l’efficacité des modalités des cantines scolaires, Bundy et coll. [2009] reconnaissent qu’il est particulièrement nécessaire d’obtenir de meilleures données sur l’efficience des approches et des modalités de cantines scolaires qui sont disponibles.

  5. Les programmes de cantines scolaires peuvent ne pas atteindre les plus pauvres et les plus vulnérables. Dans les zones les plus pauvres où la scolarisation est faible, les cantines scolaires peuvent ne pas atteindre les plus pauvres. Premièrement, les pauvres sont moins susceptibles d’aller à l’école que les non-pauvres. Deuxièmement, il est très difficile de cibler les avantages en faveur les pauvres au sein d’une école, sauf si on utilise les rations à emporter, qui ne sont pas tellement différentes des transferts monétaires conditionnels. Troisièmement, les activités de cantines scolaires sont coûteuses et doivent être géographiquement ciblées, mais alors, le programme ne profite plus à la majorité des pauvres vivant dans les zones qui ne sont pas couvertes.

  6. Il faudrait établir de meilleurs liens entre les programmes d’aide alimentaire et la production locale. Petit à petit, l’approvisionnement local a été mis en avant et de meilleurs liens entre les programmes d’aide alimentaire et les programmes d’appui aux petits exploitants agricoles ont été établis. Au niveau mondial, l’approvisionnement local est activement évalué en tant que moyen de réaliser des programmes durables et, en même temps, d’utiliser le pouvoir d’achat des programme comme une force multiplicatrice et un stimulant pour l’économie agricole locale [Bundy et coll. 2009]. Pourtant, dans les programmes financés par l’USAID, les vivres sont fournis en nature par les Etats-Unis. Cette approche ne soutient pas les marchés locaux, nationaux ou régionaux. Le PAM, par contre, a introduit le programme Achats pour le progrès (P4P) qui vise à acheter une quantité significative de vivres aux associations de petits exploitants agricoles.41 La promotion des produits locaux fait aussi partie de « Burkina 2025 » et du plan d’urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso (2008-2012).

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