Morphème opportuniste et lexicalisation d'inférences: la préfixation négative in



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Neophilologica

Initiale “[
i-
] + C sonante”
Certaines formations sont récentes : 
irréel

irréalisable

irréaliser
(fin 18
e
, début 19
e
),
irretrouvable
(1906), 
irréversible
(1892), 
illogique
(1878), 
irracontable
(1912, le TLFi datant
par ailleurs de 1796 la forme 
inracontable 
!), 
irrépressible
(1845), 
irrétrécissable
(1846),
irrévélable
(1836), 
irréciprocité
(Cocteau 1919), 
immotivé
(1866), 
irrésigné
(Huysmans, les
Goncourt, 1884,), 
irregardable
(2003, entendu à la radio), etc. D’autres sont beaucoup plus
anciennes : 
immaculé
(1410), 
immortel
(1330), 
innombrable
(1341), 
illégitime
(1458),
irrecevable
(1588), 
irréfutable
(1747), etc.
Par ailleurs certains items, aussi bien récents qu’anciens, ont selon toute vraisemblance
existé dès leurs premières attestations sous les deux formes (qui parfois perdurent aujourd’hui
encore) : 
illassable
(Proust) et 
inlassable

irretrouvable
et 
inretrouvable 
(début 20
e
), 
illisible
et 
inlisible
6
(début 17
e
), 
irrécupérable
et 
inrécupérable
(14
e
), 
irréparable
et 
inreparable
(14
e
), 
irrépréhensible
et 
inrépréhensible
(15
e
), et quelques autres.
Il convient ici de préciser que les graphies 
imm-
et 
inn-
, s’agissant de documents écrits,
ne nous apprennent rien sur la réalité orale. Par exemple, les lexicographes datent 
immotivé
de
1866 et ont trouvé cette forme dans le 
Journal
d’Amiel. Or ils attribuent à ce mot la
prononciation [
im
(
m
)

tive
], mais selon quels critères ?... Ce sont donc surtout les attestations
des graphies 
inr-
et 
inl-
qui nous intéressent.
Ce rapide panorama montre qu’il n’est pas possible d’attribuer à un changement
diachronique, achevé ou en cours, la coexistence des deux systèmes allomorphiques de ce
préfixe. D’assez nombreux exemples semblent même attester que cette variation a “toujours”
existé – peut-être comme variation dialectale et/ou sociolinguistique. Des travaux récents sur
l’histoire des voyelles nasales paraissent confirmer cette conclusion. Il semble en effet que
plusieurs normes aient coexisté au XVI
e
siècle, et que dans l’une d’elles, la voyelle nasale
marquait les jointures de morphèmes, comme dans 
immortel
prononcé [

m

t

l
] (Morin,
2000).
En conséquence, je vais considérer qu’on a là tout simplement affaire à une instabilité
du système, à un fait de variation ordinaire dont rien ne nous permet d’affirmer qu’il est
diachroniquement orienté.
6
Formes qui ont coexisté jusqu’au 19
e
s., selon Grevisse. On trouve aussi, au 18
e

inlisable
(chez Restif de la
Bretonne).



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