95 ans de déni : ça suffit !



Yüklə 481,71 Kb.
səhifə2/17
tarix14.05.2018
ölçüsü481,71 Kb.
#43886
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   17

INFOS COLLECTIF VAN


Maraghar : 18 ans après, des massacres oubliés

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - 18 ans ont passé. Mais qui se souvient des massacres de Maraghar ? Maraghar était l’un des plus grands villages arméniens du Nagorno-Karabakh. Le 10 avril 1992, les forces de l’armée azérie ont envahi le village et massacré la population en la soumettant à des actes de barbarie. Les scènes d’horreur décrites dans les témoignages que le Collectif VAN a fait traduire ici, hanteront longtemps les survivants de Maraghar, village qui est toujours, à l’heure actuelle, sous contrôle azéri : « Je frissonne d'horreur quand je me souviens de ces jours épouvantables ; comment nous nous sommes enfuis... en rangs, comme dans les films sur les massacres de 1915. Exactement les mêmes images que le génocide : les gens debout en rangs sur leur chemin pour échapper à la mort. » [Nota CVAN : le village est nommé Maraghar ou Maragha suivant les sources.]

Maraghar. Le nom vous dit à peine quelque chose, bien que vous ayez eu l’occasion d'entendre le nom de "Nagorno-Karabakh" de façon récurrente depuis 1988. Maraghar était l’un des plus grands villages du Nagorno-Karabakh. Il ÉTAIT, parce que le 10 avril 1992, la force azérie "Omon" a envahi le village et y a mis le feu, brûlant et torturant sa population paisible, certains ont été pris en otage et ne sont jamais revenus ! Tandis que ceux qui ont survécu ont laissé leurs affaires derrière eux et se sont éparpillés dans le monde entier. Aujourd'hui, Maraghar reste toujours sous contrôle azéri. Ce Projet, qui vous est présenté, est une tentative pour montrer l'histoire réelle de Maraghar, espérant qu'avec notre lutte unifiée nous ne laisserons jamais de telles tragédies se reproduire.

Témoignages

Vladik Avagyan: mon nom est Vladik Avagyan.



Commandant adjoint de la brigade de Maraghar : pouvez-vous nous dire, s'il vous plaît, ce qui est arrivé dans le village de Maraghar ?

Je vais vous dire en quelques mots ce qui est arrivé à Maraghar à 5h30 le 10 avril 1992. Le 10 avril à 5h30 une lourde canonnade contre notre village a commencé... Ils tiraient de différents types de chars : les chars "grad" et les blindés....

Tous les membres des détachements dans les tranchées ont participé à la défense du village, se battant ainsi jusqu'à midi, c'est-à-dire pendant environ 6 heures. Alors, nous avons réalisé l'inégalité des forces : ils avaient environ 20 chars, tandis que nous avions seulement un VFI [Véhicule de Forces d'Intervention], il était impossible de résister à l'ennemi avec cela. Nous avons demandé l'aide du centre, ce qui était un peu tard. Quand nos forces sont venues à notre aide, c'était trop tard, parce que les Azéris avaient déjà envahi le village. Nos forces ont dû partir car il était impossible de défendre le village avec 150 hommes seulement. Mais bientôt les brigades d'aide du centre ont réorganisé leurs forces et ont repoussé l’ennemi en 4 ou 5 heures. Je pense que si les Azéris avaient attaqué seuls, je veux dire avec seulement leur propre infanterie et leurs chars, ils n’auraient pas pu envahir le village.

Tous les commandants des chars étaient des officiers russes et les blindés ont sans aucun doute été envoyés par eux. Ainsi, nous avons vu un officier russe regarder en-dehors de son char : il a confondu nos gars arméniens avec des "oignons" [Nota CVAN : « sokh » en arménien, nom donné par les Arméniens aux Russes] et a crié en russe "Rebiata, idite syuda, les gars, venez ici!" Dès qu'il s'est rendu compte qu’ils étaient Arméniens - puisqu’ils ont immédiatement ouvert le feu -, il a dit aux Azéris : "Vet armyane, strelyayte!" - Ce sont des Arméniens, tirez dessus -. Donc, cela prouve que le VSFI [Véhicule Spécial de Forces d'Intervention] était rempli d'officiers russes. Les chars ont afflué, suivis par "les oignons" et les groupes de pilleurs avec des pick-up. Ils étaient sans pitié ; ils abattaient tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin - des hommes âgés, des enfants et des femmes. Nous avons tout vu. Ils ont taillé des enfants en quartiers, ils en ont pris d’autres en captivité...

Je n'ai jamais vu de telles atrocités semblables à celles qu’ils ont commises... Bien sûr, nous avons entendu parler de choses similaires dans les journaux etc. Mais c'était la première fois, que je voyais des gens décapités et les têtes jetées tellement loin de leurs corps..., des yeux arrachés, des nez et des oreilles coupés... Tout ceci s’est déroulé devant nos yeux. Les maisons ont été entièrement pillées ; ils prenaient tout qu'ils voyaient. Ils ont pris le bétail, y compris 500 têtes de bétail de la ferme. Ils ont pris tous les animaux domestiques, même des lapins. Ils ont pillé ma propre propriété aussi. 70% des maisons de village ont été pillées et brûlées. Je ne sais pas pourquoi, mais après tout, nous nous défendons toujours. Il n'y a cependant personne ici, je pense, pour défendre le village.

Des mesures cruciales doivent être prises. Je ne sais pas qui devrait le faire. Nous avons besoin d'obus et d'équipement militaire. Je veux dire que nous avons besoin de VFI pour se défendre contre les VFI et pas seulement d’armes. Si l'aide devait venir, nous protégerions, peut-être pas les maisons, mais au moins notre patrie qui resterait arménienne. Je demande juste au gouvernement d'Arménie, aux autorités Karabakhtsi locales et aux autorités militaires de notre région de traiter cette question très sérieusement. La même situation peut tout à fait se reproduire n'importe quand maintenant. Nous devons l'empêcher. C'est de la folie de permettre que la patrie soit abandonnée.



Vazgen Baghdassarian (Résident de Maraghar)

"Des corps tailladés et défigurés, des douzaines de victimes innocentes ... ils étaient mes parents, amis et voisins. Ils étaient ceux avec qui j'ai grandi à Maraghar. Borik Vardanian... Il était responsable de la distribution d'eau pendant les travaux d'irrigation à Maraghar et dans les terres azéries voisines. Les Azéris lui ont coupé la tête et l'ont prise avec eux. Ils ont écrit les mots suivants sur son corps: "En distribuant l'eau, vous luttiez pour la justice et maintenant vous avez obtenu ce que vous méritiez".

La mère de Borik, Parandzem âgée de 80 ans et sa femme Zara ont été prises en otages. Aliosha Osipian, sa femme Raya et sa mère Ersela ont été découpés ainsi que la famille de Rima Vardanian (elle et son fils de 26 ans, Karo) qui ont été cruellement assassinés. Pendant plusieurs années Nora Stepanian a dû rester couchée. Les Azéris lui ont brisé la tête (en fait, elle avait 70 ans).

Shura Babayan, âgé de 52 ans, a été tué et sa femme Varja a été brûlée. Leur fille, Laura de 25 ans a été tuée avec sa belle-mère Lena, tandis que ses fils de 4 et 6 ans Mher et Gevorg ont été emmenés en otages. Gurgen Barseghian a été tué dans sa propre maison et sa femme dans la cave. Ruben et Amasia Hakobian ont été aussi assassinés. Izabela Bairamian, âgée de 66 ans, est morte écrasée sous les roues d'un char. Seriozha Badalian a été découpé en morceaux et sa femme Assya a été tuée. Edik Badalian et sa femme Ofelia ont été soumis à la torture à un point tel que plus tard leur fille pouvait à peine reconnaître leurs cadavres. Leur fils de 28 ans, Sassun, a été pris en otage puis ensuite tué. Les Azéris connaissaient très bien Hamo Arakelian : pendant plusieurs années il avait réparé le matériel agricole des Azéris à Mirbashir. Cependant, cela ne l’a pas aidé : il a été décapité.



Lena Barseghian:

"Ma voisine de 70 ans, Vardanush, et moi-même nous nous sommes cachées au sous-sol. Les Azéris ont commencé à tirer sur la porte fermée du sous-sol. Nous avons été blessées et nous étions terrifiées. Alors, nous avons commencé à crier. Les Azéris sont entrés dans le sous-sol, ils nous ont battues et nous ont emmenées. Perdant beaucoup de sang, Vardanush est tombée et elle a perdu connaissance. À ce moment-là un char est apparu et l’a écrasée, laissant une scène sanglante derrière lui. Je ne peux que trembler en me rappelant ces événements. Avec d'autres, j'ai été forcée d'enlever mes vêtements et on nous a emmenées à Mirbashir. Là, le pouvoir était aux mains du chef adjoint de la milice. Il nous a vendues à d'autres Azéris.

D'abord j'ai été emmenée à Mingechaur, et de là à Kirovabad et ensuite à Bakou. Nous avons été traitées comme si nous étions des choses, vendues à n’importe qui. Il est dur de dire ce que nous avons subi pendant ces jours-là. Grâce aux efforts de mon fils Valter (il a payé environ trois millions de roubles pour moi) j'ai été libérée en échange d'un soldat de l’OMON. Zhenja Isahac Gazarian :"Parmi les otages, il y avait Razmik Ervand Movsissian et sa femme Sucia Suren Movsissian. Le directeur adjoint de la prison de Mirlxislnr les a traités comme s'ils étaient des chiens. Ils ne les ont pas laissés se lever ou parler. Ils ont été enchaînés et n'ont reçu aucune nourriture. Quelque temps plus tard, Sveta a été tuée et son mari, qui avait complètement perdu sa dignité humaine à ce moment-là, a été nourri de sa chair. Ensuite, il a aussi été assassiné.

APPENDICE

APPEL

Au Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies

A qui de droit

Le 10 avril 1992 l’armée azérie a envahi le village de

Maraghar dans la région de Mardakert au Nagorno-Karabakh

Pendant l’offensive 49 personnes ont été prises en otage et 51 ont été massacrées.

Ma parenté comprenait:

Père - Hambartsoumian Yasha Avancsovich, 1928

Frère -- Hambartsoumian Karo Yashayevich, 1959

Cousins -- Badalian Sassoun Edicovich, 1964, et Avagian Kamo Aleksandrovtch 1963, ont aussi été pris en otage.

Je ne sais toujours pas ce qu’il leur est arrivé. Que quelqu’un m’informe de leur destin. Chaque homme a le droit de vivre et le droit à l’auto-détermination.


Sur les 49 personnes otages 18 ont été échangées dont 4 enfants âgés de 1, 5 et 6 ans
Signature: Hambartsoumian Vagif Yashayevich
Date: 22/07/96

Traduit en anglais par Emil Sahakian

©Traduction en français C.Gardon pour le Collectif VAN – 9 avril 2010 - 07:23 - www.collectifvan.org

Mileta Gabrielyan:

Le 10 avril à 6h00 les Azéris ont ouvert le feu dans le village. A 3h00 nous avons vu les villageois de Maraghar : l’un avec un enfant dans les bras, un autre avec ses affaires, le troisième avec une vieille mère ou un père sur ses épaules, s'enfuyant. Nous avons pris notre fille de 2 ans sur les épaules et nous nous sommes échappés à Levonarkh.

Ils ont coupé le nez et les oreilles du beau-fils de l'oncle de mon mari... ils l'ont alors emmené hors de la maison et ils sont partis... Ils ont tué mon beau-frère aussi. Les forces de défense ont décidé d'entrer au village pour le libérer, mais ils ne savaient pas que les Azéris étaient toujours là. Mon beau-frère les a avertis : 'Ce sont des Azéris, retournez, partez !" Nos forces ont reculé pour se préparer à une autre attaque de défense. Les Azéris ont tué mon beau-frère ; ils l'ont jeté sous un char. Nous n’avons même pas pu l’enterrer dans un cercueil, nous avons juste creusé un trou et nous l’avons allongé comme il était. De Hasanghaya, nous sommes allés à Levonarkh, de Levonarkh à Magavouz, et ensuite vers Mets Shen, Haterk et Stepanakert, Arménie.

Pendant cette période, mon mari a été blessé et emmené à l'hôpital où il est décédé. Notre fils est retourné à Maraghar avec nos forces de défense. Le 15 août, il a été tué dans la défense du village de Mets Shen. Je frissonne d'horreur quand je me souviens de ces jours épouvantables ; comment nous nous sommes enfuis... en rangs, comme dans les films sur les massacres de 1915. Exactement les mêmes images que le génocide : les gens debout en rangs sur leur chemin pour échapper à la mort.



Alaverdyan Gavrush:

Nous sommes restés dans notre village, nous ne nous sommes pas échappés, on en a entendu parler trop tard. Ils ont pris ma femme et mon fils et les ont tués dans le centre du village à 10h ou 11h. Le matin suivant, nos forces sont venues pour soutenir Maraghar à temps, elles ont rejeté l’ennemi, sont allées au village de Hasandagha et ont demandé s'il y avait quelqu'un de Maraghar pour les informer que le village avait été libéré. Je suis revenu à pied, il y a environ 4 ou 5 km jusqu’à Maraghar et j’ai vu les gens de Maraghar massacrés et mon fils et ma femme étaient étendus morts. Nous les avons enterrés…



Barseghyan Vladik:

Les Azéris ont envahi, nous ne pouvions pas, quand je suis revenu, j'ai vu mon papa et ma maman massacrés... Ils ont même tué une femme : ils avaient attaché ses mains et ses pieds et ils l’ont jetée dans le feu de la haie du voisin. Ils ont même décapité notre voisin et ont coupé ses pieds… ils l’ont massacré vivant...



Gabrielyan Elmira:

Je travaillais à l'hôpital. En raison du bombardement, l'hôpital avait été déplacé au sous-sol. Le 10, à 5h00 du matin nous avons entendu des tirs. En route, juste avant d’arriver à Maraghar, nous avons vu un char avec son canon pointé vers les gens... Alors j'ai vu ma fille debout près du poteau (à ce moment-là elle était petite, maintenant elle a 23 ans) et je lui ai demandé, "Arminé, pourquoi tu n’es pas partie avec grand-mère ?" Et elle a dit, "Maman, je ne partirai pas sans toi."

J'ai pris la main de ma fille et nous sommes allées jusqu’à la porte du voisin et puis je me suis soudainement rappelée que mon fils était à la maison avec un voisin. J'ai demandé : "Arminé, où est Ararat ?" Elle a dit, "Maman, il est à la maison, allons-y". Nous sommes retournées à la maison, l'oncle Stepan et un voisin étaient là. J'ai dit : "Oncle Stepan, les Azéris sont entrés à Maraghar, c'est fini." L'oncle Stepan a pris son manteau et il est sorti. Et tandis que mon fils mettait ses chaussures, les Azéris sont arrivés à la maison de l'autre voisin. Nous sommes passés par les maisons et nous nous sommes enfuis. Alors que nous courions, j'ai été frappée dans le dos par un éclat d'obus. Quand j'ai été frappée, j'ai crié, "Oh, je meurs, je meurs." Mes enfants pleuraient et je leur ai dit : "Arrêtez de pleurer, tout ira bien." Nous sommes arrivés à la barrière, nous sommes passés entre les barres et nous sommes partis.

Alors j'ai dit : "Aro, tu peux retirer l'éclat, il me fait mal." Je saignais et j'avais ma combinaison d’infirmière sur moi, toute blanche. Il a dit : "Maman, qu’est-ce que je dois faire ?" J'ai dit "Déchire la combinaison et mets-la sur la blessure." Il l’a fait et nous avons continué à marcher. Alors ma fille m'a demandé : "Maman, et pour papa, et mes frères ?" Je lui ai dit : "Qu’est-ce que je peux faire ? Je ne peux pas vous laisser ici et retourner au village." Nous avons atteint la grande route, près du bâtiment administratif du village. En chemin, nous avons rencontré Alik Avagimyan. Je lui ai dit : "Alik, mon cher, les Azéris sont entrés à Maraghar, où vas-tu- avec ton fusil à l’épaule ? Repars, les Azéris te tueront aussi." Il a dit : "Non, ma mère et mon père sont restés à la maison." Il m'a dit ça et il s'est mis en route. Il a marché et quelques maisons plus bas les Azéris l'ont tué.

Nous avons marché sans nous arrêter jusqu’à ce que nous arrivions à Hasanghaya. Nous avons vu que les gens avaient abandonné Hasanghaya aussi. Il y avait une femme âgée, appelée Parandzem. Elle était vendeuse dans le magasin. J'ai dit : "Tante Parandzem, que vais-je faire avec les enfants ?" Elle a dit, "N’aie pas peur, n'aie pas peur, n'aie pas peur !" J'ai dit : "Tante Parandzem, prends un couteau, s'il y a quoi que ce soit, tue mes enfants. Je ne veux pas que les Azéris les tuent." Elle a dit : "Ne t'inquiète pas. Je vais vous sortir d’ici." Quand je suis arrivée au bâtiment, j'ai vu qu’il était en feu, il brûlait. Si nous allions par là, il n'y aurait aucune sortie possible, et que ferions-nous ? "

J’ai fait des allers-retours et j'ai vu un char venir de Shahumian. Un garçon, je ne me rappelle pas de son nom, a arrêté le char et a donné du pain à mes enfants. Ils ont donné un morceau de pain à un enfant et un autre morceau à l'autre. Ils leur ont donné du fromage aussi. Nous l'avons pris et nous avons continué de marcher, il faisait déjà déjà sombre. Nous avons marché vers Maghavouz.

Le chef de la communauté de Maghavouz nous a acceptés avec bonté. Il a dit : "Ne pleure pas, ne pleure pas, tout ira bien." J'ai dit : "J'ai laissé mes enfants là-bas, comment ne pas pleurer ?" À 5h00 du matin, j'ai réveillé les enfants et je leur ai dit que nous allions à Maraghar. Quand nous sommes arrivés là, nous avons vu des corps, couchés sur la route. Le sang coulait. Je suis allée jusqu’à Maraghar et j’ai vu que le sang coulait comme une rivière ; les cadavres jonchaient le sol. Puis j'ai vu Alik, je lui avais dit de repartir, il a été abattu aussi...

J'ai continué et j’ai vu un tas près de notre maison et un de mes fils était assis dessus. Je lui ai crié : "Artak !" Il m'a dit en réponse : "Maman, ne pleure pas, nous avons enveloppé le corps de papa dans un sac en plastique, il est à l'école." Je lui ai demandé : "Où est Armen ?" Il a répondu : "Maman, ne dis rien à Armen, il pleure." Notre maison a été complètement brûlée, il n’est rien resté… Ils ont tué notre voisin et ils ont ensuite brûlé son corps. Mon beau-père a aussi été tué ; ils l'ont abattu dans sa maison, ils ont pris son cadavre et l’ont jeté. Il avait dit : "Je n'irai nulle part, je ne quitterai pas Maraghar."

"Le 10 avril suite aux opérations militaires à Agdara (région de Mardakert) quatre opérateurs de blindés (APC) ont été touchés, vingt Arméniens ont été capturés, plus de cent d'entre eux ont été tués." ("Chronique de Guerre" Bakou, "Azadlyg", le 14 avril 1992)

Traduit en anglais par Robert Gasparian.

©Traduction en français C.Gardon pour le Collectif VAN – 9 avril 2010 - 07:23 - www.collectifvan.org
http://www.maragha.nk.am/documentseng1.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=42308

Lire l’article original dans la rubrique Articles en anglais



Maraghar : Avril, le mois des génocides…
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le gouvernement azerbaïdjanais brandit régulièrement, à l’encontre des troupes arméniennes, de fausses accusations de génocide qui serait survenu en février 1992 à Khodjali : il entend ainsi discréditer l’Arménie et surtout, « contrecarrer » les demandes de reconnaissance du génocide arménien de 1915, épine plantée dans le pied du grand frère turc. Le site arménien http://www.xocali.net/ réfute d’ailleurs, point par point, les « preuves » avancées par Bakou. Les pogroms anti-arméniens de Maraghar, survenus deux mois après les événements de Khodjali, sont eux, hélas, bien réels. Mais ils sont tombés dans l’oubli. Après les témoignages écrits dans l’article « Maraghar : 18 ans après, des massacres oubliés », voici les témoignages vidéos de ces atrocités perpétrées le 10 avril 1992, par les troupes armées azéries. [Nota CVAN : le village est nommé Maraghar ou Maragha suivant les sources.]

ATTENTION, CES IMAGES PEUVENT CHOQUER

Les Azéris ont brûlé vifs des Arméniens
Azeris Burned Armenians Alive” http://www.youtube.com/verify_age?next_url=/watch%3Fv%3DduRjV1AYHwQ

Massacres de villageois arméniens par des soldats azéris

Maragha - Slaughter of Armenian villagers by Azeri Soldiers1”

http://www.youtube.com/verify_age?next_url=/watch%3Fv%3D5QHWOLJPXlQ
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=42309

Maraghar : Caroline Cox parle du Golgotha contemporain

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le 10 avril 1992, de terribles massacres ont été menés par les troupes azéries à l’encontre des villageois arméniens de Maraghar, au nord-est du Karabagh. A l’occasion du 18ème anniversaire de ce pogrom oublié, le Collectif VAN vous propose la traduction du témoignage de la baronne anglaise Caroline Cox. Elle parle avec émotion des 45 villageois arméniens décapités, des 100 femmes et enfants pris en otages, et du pillage de toutes les maisons. Un exemple effrayant de la purification ethnique des Arméniens du Karabagh. [Nota CVAN : le village est nommé Maraghar ou Maragha suivant les sources.]

SURVIVANTS DU MASSACRE DE MARAGHAR: C’ÉTAIT LA REPETITION D’UN VÉRITABLE GOLGOTHA CONTEMPORAIN

De la Baronne Caroline Cox de Queensbury

L’ancien royaume d’Arménie à été la première nation à adopter le christianisme - en 301 Av. J.C. L’Arménie moderne, ex République soviétique, a déclaré son indépendance en septembre 1991 et elle est aujourd’hui membre de la Communauté des États indépendants. Vous y trouverez les plus anciennes églises du monde, et un peuple qui a conservé sa foi depuis près de 1700 ans, souvent en payant le prix fort.

Nulle part le coût n’a été plus grand que dans ce petit bout de l'Arménie antique appelé le Haut-Karabagh, cruellement coupé du reste de l'Arménie par Staline en 1921 et isolé aujourd'hui comme une enclave chrétienne dans l'Azerbaïdjan islamique. Ne mesurant que 100 miles du nord au sud et 50 miles d’est en ouest, il y a des montagnes, des forêts, des vallées fertiles et une abondance d'églises antiques, des monastères et des croix de pierre magnifiquement taillées, datant du quatrième siècle.

Ce paradis s’est transformé en enfer en 1991. Rivalisant avec l'Arménie pour le contrôle de cette enclave, l’Azerbaïdjan a commencé une politique de purification ethnique des Arméniens du Karabagh et 150 000 Arméniens ont été forcés de se battre pour le droit de vivre dans leur patrie historique. C'était une guerre contre l’impossible : l'Azerbaïdjan avec 7 millions d’habitants, aidé par la Turquie et, à un moment donné, par plusieurs milliers de mercenaires moudjahidines.

Le 10 avril 1992, les forces de l'Azerbaïdjan ont attaqué le village arménien de Maraghar dans le nord-est du Karabagh. Les villageois se sont réveillés à 7h00 du matin au son de lourds bombardements; puis les chars ont afflué, suivis par l'infanterie, suivie par des civils avec des pick-up désirant rapporter chez eux les fruits du pillage qui, ils le savaient, suivrait l'expulsion des villageois.

Des soldats azéris ont coupé la tête de 45 villageois, en ont brûlé d'autres, ont pris 100 femmes et enfants en otages, ont pillé et mis le feu à toutes les maisons, puis ils sont partis avec tout ce qu’ils avaient pillé.

Moi même, et mon équipe de la Solidarité Chrétienne du Monde, sommes arrivés en quelques heures pour découvrir des maisons se consumant toujours, des cadavres décapités, des restes humains carbonisés et des survivants en état de choc. C'était vraiment comme un Golgotha contemporain plusieurs fois répété.

Je suis allée à l'hôpital voisin et j’ai rencontré l'infirmière en chef. Quelques heures auparavant, elle avait vu la tête décapitée de son fils et elle avait perdu 14 membres de sa famille élargie. J'ai pleuré avec elle : les mots étaient vains.

Avec le fragile cessez-le-feu qui a commencé en mai 1994, nous avons pu aller rendre visite aux survivants du massacre de Maraghar. Incapable de retourner dans leur village, qui est toujours aux mains des Azéris, ils construisent le "Nouveau Maraghar" dans les ruines dévastées d'un autre village [Nota CVAN : Nor Maraghar se trouve à Mardakert]. Leurs "maisons" sont des coquilles vides sans toits, portes ou fenêtres, mais leur priorité était la construction d'un mémorial dédié à ceux tués lors du massacre.

Nous avons été accueillis par la cérémonie arménienne traditionnelle des cadeaux de pain et de sel. Puis une dame âgée a fait un discours d'accueil bienveillant, sans allusion à la souffrance personnelle. Elle a semblé si sereine que j'ai pensé qu'elle n’était pas là le jour épouvantable du massacre. Elle a répondu : "Puisque vous me l’avez demandé, je vous dirai que mes quatre fils ont été tués ce matin-là, en essayant de nous défendre - mais que pouvaient-ils faire avec des fusils de chasse contre des chars ?

Et ensuite nous avons vu des choses qu’aucun être humain ne devrait jamais voir : des têtes qui étaient bien loin des corps auxquels elles appartenaient ; des gens taillé en quartiers comme des porcs. J'ai aussi perdu ma fille et son mari - nous avons seulement trouvé son chapeau taché de sang. Nous ne savons toujours pas ce qui leur est arrivé. J’élève maintenant leurs enfants. Mais ils ont oublié le goût du lait, car les Azéris ont pris toutes nos vaches."

Comment peut-on répondre à une telle souffrance et une telle dignité ? Depuis le cessez-le-feu, nous avons entrepris un programme pour fournir des vaches. Lors de notre dernière visite, nous avons rencontré cette grand-mère et, en souriant, elle a dit :"Merci. Nos enfants connaissent maintenant le goût de lait."

Le Haut-Karabagh est un endroit où nous avons trouvé les miracles de la grâce. Le jour du massacre, j'ai demandé à l'infirmière en chef, dont le fils avait été décapité, si elle voulait que je prenne un message destiné au reste du monde. Elle a acquiescé de la tête et j'ai sorti mon bloc-notes.

Avec une grande dignité, elle a dit : "je veux dire : 'Merci'. Je suis une infirmière. J'ai vu que les médicaments que vous avez apportés ont sauvé beaucoup de vies et ont atténué beaucoup de souffrance. Je veux juste dire 'Merci' à ceux qui ne nous ont pas oubliés dans ces jours sombres."



La Baronne de Queensbury est défenseur des droits de l'homme à la Chambre des Lords au Royaume-Uni, ainsi que pédagogue en vue et auteure. La Baronne est devenue Life Peer en 1982 et a été Présidente adjointe de la Chambre des Lords britannique de 1985 à ce jour. Elle est Chancelier fondateur de l'Université de Bournemouth et Vice-présidente du Royal Collège of Nursing, et Présidente de l'Institut de Gestion Administrative. La Baronne est fortement impliquée dans des organismes humanitaires et de droits de l'homme ; elle est administratrice non exécutive de la Fondation Andrei Sakharov et administratrice de MERLIN (Medical Emergency Relief International). Elle est Présidente de CSW (Christian Solidarity Worldwide) (P.O Box 99, New Malden, Surrey, KT3 3YF, Angleterre).

©Traduction de l'anglais: C.Gardon pour le Collectif VAN – 9 avril 2010 - 07:53 - www.collectifvan.org



http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=42310

Lire l’article original dans la rubrique Articles en anglais



Arménie – Turquie: Comment normaliser les relations ?

I



nfo Collectif VAN -
www.collectifvan.org - Le Colleectif VAN vous informe:

B.F.C.A
Bureau Français de la Cause Arménienne

En collaboration avec le C.D.C.A

Vous invite à participer à un colloque international sur le thème :

Arménie – Turquie
Comment normaliser les relations ?

MERCREDI 14 AVRIL 2010


De 10h à 16h

A la Maison de la Chimie


28, rue Saint Dominique 75007 Paris


Tables rondes 

1-Les protocoles arméno-turcs


Enjeux, obstacles et alternatives

2-Reconnaissance internationale du Génocide des Arméniens


Quelles perspectives après les signatures de Zurich ?


Intervenants :

Dr. Yair AURON


Professeur en histoire- The Open University of Israel

Dr. Israel CHARNY


Président directeur de l'Institut de recherche sur l'Holocauste et le génocide à Jérusalem

Frédéric ENCEL


Géopolitologue, Maître de conférence à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris

Ali ERTEM


Historien et Président de l’association pour
combattre les génocides, SKD (Soykirim Karsitlari Dernegi)

Guiro MANOYAN


Responsable du Bureau Politique et de la Cause Arménienne du Bureau mondial de la FRA Dachnaktsoutioun

Dr. Ashot MELKONYAN


Directeur de l’Institut d’Histoire de l’Académie Nationale des Sciences en Arménie.

Dogan OZGUDEN


Journaliste, Président de la Fondation « Info Turk »

Harout SASSOUNIAN


Rédacteur en chef du California Courier

Dr. Alfred DE ZAYAS


Historien et juriste international

Discours d’ouverture : Mourad PAPAZIAN


Co-Président de la F.R.A Dachnaktsoutioun pour l’Europe occidentale

Discours de clôture : Charles PAPAZIAN


Président du C.D.C.A

INSCRIPTION OBLIGATOIRE par e-mail à bfca@bfca.fr avant le 9 avril 2010

B.F.C.A- 17 rue Bleue 75009 Paris- 01 44 83 07 02
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=42319

PM turc à Paris : des militants interpellés
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Mercredi 7 avril, à l'arrivée du Premier ministre turc Erdogan au siège du MEDEF à Paris, des militants de la FRA Nor Seround ont brandi des pancartes pour la reconnaissance du génocide des Arméniens et contre le négationnisme du gouvernement turc. Ils ont tenu également à protester contre les récentes menaces du PM turc d'expulser 100 000 travailleurs clandestins arméniens. Les jeunes protestataires ont été repoussés par les brigades mobiles de gendarmerie, et pour certains d'entre eux, arrêtés pendant deux heures. Y a-t-il eu des contrôles de police et des arrestations à l’issue du meeting nationaliste d’Erdogan le soir même au Zénith ? Pourtant le public, drapé dans des drapeaux turcs, semblait passablement « excité ». Mais il est vrai qu’il est plus facile d’interpeller quelques jeunes militants venus protester pacifiquement contre la présence d’un chef d’Etat négationniste à Paris... Le Collectif VAN publie ici le communiqué de la FRA Nor Seround qui conclut en ces termes : "L’organisation d’une communauté par un Etat étranger nous paraît contraire aux valeurs républicaines, et de surcroît lorsque cet Etat prône ostensiblement le nationalisme, pratique un négationnisme officiel et menace d’expulser massivement une population ciblée de son territoire, là même où celle-ci fut victime d’un génocide quelques décennies auparavant."

Communiqué du NOR SEROUND

Des jeunes militants chargés par les forces de l’ordre alors qu’ils rappelaient au Premier Ministre turc un peu de son histoire

Les 6 et 7 avril 2010, en visite à Paris pour la clôture de la saison turque, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en a profité pour plaider la relance de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne et mobiliser la communauté turque dans un grand meeting au Zenith de Paris.

Durant ces deux journées, il a rencontré des personnalités politiques de premier rang parmi lesquelles le Président de la République Nicolas Sarkozy, le Président du Sénat Gérard Larcher, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes Pierre Lellouche (qui l’a accueilli à l’aéroport), ainsi que les milieux d’affaire. Ont été abordés des sujets économiques ainsi que des thèmes tels que les relations entre la France et la Turquie, l’intégration de cette dernière à l’UE, le processus de normalisation en cours entre la Turquie et l’Arménie, la lutte contre le terrorisme et plus particulièrement la coopération franco-turque dans le combat contre le PKK.

Le cri des militants étouffé par les forces de l’ordre

Lors de sa visite au siège du MEDEF, le mercredi 7 avril, des militants de la FRA Nor Seround sont venus accueillir le Premier ministre turc à son arrivée devant le bâtiment, en brandissant des pancartes pour la reconnaissance du génocide des Arméniens, contre le négationnisme du gouvernement turc et en réaction aux récentes menaces du Premier ministre de déporter 100 000 Arméniens vivant en Turquie si les Etats-Unis reconnaissaient le génocide.

Les jeunes protestataires qui rappelaient ainsi à Monsieur Erdogan un peu de son histoire, furent repoussés par la force, par les brigades mobiles de gendarmerie, puis pour quelques uns d’entre eux, arrêtés près de deux heures (le temps de la visite). Les pancartes qui ne contenaient aucune mention licencieuse furent confisquées et détruites par les forces de l’ordre qui ont également contraint les militants à effacer les photographies prises de l’évènement après avoir photocopié leurs cartes d’identité.

La FRA Nor Seround est choquée par ces procédés outranciers à l’encontre de jeunes qui faisaient une démonstration pacifique de leur colère face à l’injustice du négationnisme d’Etat qui sévit en Turquie. Nous sommes interloqués par la nervosité des gendarmes à l’égard de l’inscription « génocide Arménien » sur les pancartes. Dans un Etat de droit, les forces de l’ordre sont en principe uniquement chargées d’assurer la sécurité du chef du gouvernement turc sur le sol français et non de se transformer en censeurs de la liberté d’expression.



Un meeting de campagne nationaliste

Le soir venu, la visite de Recep Tayyip Erdogan, a été clôturée au Zenith de Paris, par une « grande rencontre du Premier ministre de la République de Turquie avec les Turcs européens». Des cars venus de toute l’Europe (comme ce fut le cas en 2006 pour la manifestation négationniste de Lyon, tristement célèbre par sa violence), ont acheminé vers Paris des partisans surchauffés pour ce qui s’avéra être le point d’orgue de la visite : un grand meeting de propagande nationaliste.

Devant 6000 participants bardés du drapeau rouge à croissant blanc, le Premier ministre prononça un discours exaltant la grandeur et les valeurs de la Turquie. Venu pour organiser et mobiliser la communauté turque, il exhorta ses compatriotes à être plus influents en Europe et à refuser l’assimilation dans leur Etat de résidence respectif en martelant : « personne ne peut vous dire de renoncer à vos valeurs !».

Cette véritable campagne nationaliste orchestrée par l’exécutif et la diplomatie turque, à la veille de la 95ème commémoration du génocide des Arméniens, inquiète au plus au point le Nor Seround. Ce type d’opération visant à fanatiser une communauté étrangère par son Etat d’origine n’est pas sans rappeler les rassemblements organisés en France par l’Italie de Mussolini cherchant à renforcer son emprise sur l’immigration transalpine à l’époque fasciste.

95 ans après son crime, l’Etat turc persévère dans son idéologie nationaliste qui fut destructrice de la diversité culturelle de ce pays et réaffirme sa politique de négation du génocide des Arméniens. L’organisation d’une communauté par un Etat étranger nous paraît contraire aux valeurs républicaines, et de surcroît lorsque cet Etat prône ostensiblement le nationalisme, pratique un négationnisme officiel et menace d’expulser massivement une population ciblée de son territoire là même où celle-ci fut victime d’un génocide quelques décennies auparavant.

Le Bureau National

NOR SEROUND
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=42311

Le président Sarkissian et le PM Erdogan à Washington
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous livre la traduction des extraits d'articles en anglais de Radio Publique d’Arménie et d’Armenianweekly parue sur le site de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie du 8 avril 2010.
***

8 avril 2010

Traduction Gérard Merdjanian - commentaires du site de la Fédération Euro-Arménienne :

Du déplacement du président Sarkissian et du Premier ministre Erdogan à Washington

Le retour de l’ambassadeur turc à Washington et le déplacement d’Erdogan au Sommet international sur la Sécurité nucléaire, confirment bien que la Turquie a reçu des assurances quant à la position de Washington et de la Maison Blanche concernant le génocide arménien.

Le déplacement de Sarkissian signifie plutôt une pression accrue des Etats-Unis sur l’Arménie, non pas pour qu’elle ratifie les protocoles, puisque Erevan ne met pas de pré-conditions, mais plutôt qu’elle mette en sourdine ses revendications concernant le génocide et ses conséquences.

Il est prévu deux rencontres bilatérales, arméno-turque et arméno-américaine. Question : Il aura-t-il une troisième rencontre, trilatérale cette fois-ci ? Histoire de faire le pendant à celle, Russie-Arménie-Azerbaïdjan, de l’autre processus ? Après tout, c’est Washington qui pilote officieusement le rapprochement arméno-turc.

Toutefois, il est à souhaiter qu’à l’occasion de ces rencontres, la notion de ‘délai raisonnable’ soit mieux précisée. Mais le plus important reste que les Etats-Unis ne lient pas les deux processus comme le demande en permanence Ankara.

***

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a dépêché un Haut-diplomate à Erevan pour discuter des problèmes qui gênent la normalisation des relations entre les deux pays. Il doit par la même occasion remettre une lettre au Président Sarkissian.



Le Sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioğlu, a rencontré le Président arménien Sarkissian Serge et le ministre des Affaires étrangères Edouard Nalbandian, le mercredi 7 avril.

"Sinirlioğlu va réaffirmer l’engagement de la Turquie au processus de réconciliation, mais transmettra également nos préoccupations. Il discutera des mesures qui doivent être prises pour s’assurer de la progression du processus," indiquait-t-on de sources sûres et sous couvert d’anonymat, à l’AFP.

Ankara est contrarié par la décision de la Cour constitutionnelle arménienne de Janvier qui a confirmé la légalité des protocoles, mais a indiqué qu’ils ne pouvaient pas être en contradiction avec la position officielle d’Erevan sur les massacres d’Arméniens sous l’Empire ottoman qualifiés de génocide.

Erevan, pour sa part, a protesté contre la position du Parlement turc peu favorable à ratifier l’accord en l’absence de progrès dans le conflit du Haut-Karabakh, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, un proche allié turc.

*

"Rencontrer ou pas le président Serge Sarkissian aux États-Unis dépend de la réponse de l’Arménie", a déclaré M. Erdogan à des journalistes lors de sa visite à Paris.



*

Le président Serge Sarkissian a reçu aujourd’hui Feridun Sinirlioglu, l’Envoyé spécial du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

L’émissaire a présenté au président le message écrit du Premier ministre turc et les messages oraux du président Gül et du ministre des Affaires étrangères Davutoglu.

Le Président Sarkissian a déclaré que l’Arménie attendait de la Turquie qu’elle prenne des mesures concrètes garantissant des progrès décisifs dans le processus de normalisation des relations arméno-turques sans conditions préalables.

Feridun Sinirlioglu a réaffirmé la volonté de la Turquie de progresser dans le processus de normalisation des relations entre les deux pays.

Dans son courrier, R.T. Erdogan demandait entre autre à Serge Sarkissian une réunion bilatérale en marge du Sommet mondial sur la Sécurité nucléaire de Washington.

En fin de journée, le porte-parole du Président Sarkissian, Armen Arzoumanian, confirmait qu’une rencontre aura bien lieu avec le Premier ministre turc R.T. Erdogan en marge du Sommet de Washington.

*

Le même jour, Feridun Sinirlioglu a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian.



La réunion a abordé plusieurs sujets reliés au processus de normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie.

Le ministre arménien a réaffirmé la volonté de l’Arménie d’aller de l’avant, de ratifier et de mettre en œuvre les protocoles arméno-turcs. "L’Arménie, attend des mesures concrètes de la Turquie en ce sens," a-t-il déclaré.

"Je peux confirmer qu’une réunion Obama-Sarkissian se tiendra à Washington. Comme vous le savez, récemment, un dialogue politique de haut niveau a été établi entre l’Arménie et les États-Unis. Nous sommes convaincus que la prochaine rencontre entre les Présidents arménien et américain donnera une nouvelle impulsion aux relations bilatérales", a déclaré Nalbandian lors d’une conférence de presse conjointe avec le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie Abdou Diouf.

Commentant la déclaration du leader de l’ANC, Levon Ter-Pétrossian, comme quoi Serge Sarkissian allait ‘restituer’ cinq districts à l’Azerbaïdjan, en laissant toutes les autres questions de principe dans le flou, y compris le statut du Karabakh, Nalbandian a déclaré : "Non seulement l’Arménie, mais aussi les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE se rendent compte que la question primordiale est le statut du Haut-Karabakh, c’est-à-dire la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple du Haut-Karabakh."

*

Extrait d’Armenianweeklyet de la Radio Publique d’Arménie


http://eafjd.eu/spip.php?breve2450
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=42331

Revue de la presse turque 06.04.2010
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose la revue de la presse turque du 06 avril publiée sur la TRT (Télévision & Radio de Turquie). Cette revue de presse n'est pas commentée de notre part. Elle peut contenir des propos négationnistes envers le génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute réserve.
Nous vous présentons la revue de la presse turque du mardi 6 avril 2010

Posted 06.04.2010 09:41:41 UTC

Updated 06.04.2010 09:41:41 UTC

Nous entamons la revue de la presse turque d’aujourd’hui avec le quotidien Haber Türk qui évoque la visite en Bosnie-Herzégovine du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan.

« Nous attachons une grande importance à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et à la reconnaissance internationale de la Bosnie-Herzégovine » a déclaré Erdoğan avant son départ.

Le journal note qu’Erdoğan a effectué une intervention à l’Institut bosniaque, indiquant que sans la paix en Bosnie il ne pourrait y avoir de paix aux Balkans non plus. Par ailleurs le quotidien relève que le chef du gouvernement turc s’est vu décerner une plaquette de membre honoraire du Conseil d’administration de l’Institut bosniaque.

Le vice-président irakien Adil Abdulmehdi a rencontré hier le Président de la République Abdullah Gül, le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoğlu, rapporte Zaman. L’article précise que le vice-président irakien a été reçu au palais présidentiel de Çankaya où le chef de l’Etat turc Gül a fait savoir que la Turquie se tenait à distance égale de toutes les parties en Irak.

« Que tout le monde participe au processus » titre Zaman et écrit que le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoğlu a souligné, lors de la rencontre, que le gouvernement irakien doit représenter l’ensemble du pays avec une large participation et sans différence ethnique. L’information rappelle qu’Abdulmehdi est un des noms importants de l’alliance nationale irakienne se trouvant en troisième position aux élections irakiennes, après la liste İrakiye d’Iyad Allaoui et la coalition d’Etat de loi de Nuri al Maliki.

Sabah annonce que le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan rencontrera, lors de sa visite aux Etats-Unis du 11 au 14 avril, le président américain Barack Obama et le président arménien Serj Sarkissian. Le journal indique le président arménien Sarkissian se verra remettre 3 messages par son homologue Erdoğan : « La réussite du processus dépend de votre et de mon leadership ; contrôlez la diaspora arménienne afin que les protocoles soient approuvés, parlons ensemble du processus Minsk ».

Milliyet couvre les déclarations du directeur Turquie de la Banque mondiale Zachau.

« L’économie turque peut enregistrer cette année une croissance de 6% » titre le journal. Zachau prévoit que la croissance ne descendra pas sous les 4,5% et s’il n’y a aucun problème, elle pourra atteindre même les 6%, transmet le journal.

La Fédération internationale de l’histoire et des statistiques du football (IFFHS) a rendu public la liste des meilleures équipes du monde. Selon cette évaluation tenant compte de la période entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010, Galatasaray se trouve en 18ème et Fenerbahçe en 20ème position.

Milliyet annonce que l’haltérophile turque Nurcan Taylan a obtenu trois médailles d’or lors du Championnat d’Europe d’haltérophilie. Lors des compétitions se déroulant à minsk, capitale de la Biélorussie, Taylan a soulevé 90 kilos à l’arrachée et 118 kilos à l’épaulée, battant le record d’Europe.

Le journal fait savoir que Nurcan est qualifiée d’imbattable avec les 208 kilos qu’elle a soulevés au total.

C’était la revue de la presse turque.

http://www.trtfrench.com/international/newsDetail.aspx?HaberKodu=ff64a243-f27d-4927-97a3-f03dc81532ac
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=42330


    1. Yüklə 481,71 Kb.

      Dostları ilə paylaş:
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   17




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©www.genderi.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

    Ana səhifə