Azərbaycan Paris Sülh Konfransında (1918-1920)



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caucasiennes.
 
 
Droits à l'autonomie sociale et politique 
 
Les forces matérielles et intellectuelles et les conditions si avantageuses au 
point de vue économique de ce pays, sa situation sur la voie directe reliant les 
marchés européens au Caucase, au Turkestan, à Khiva, à Bukhara, à la Perse, à 
l'Afghanistan et par là à toute l'Asie centrale et aux Indes, sa population laborieuse, 
aimant le commerce et capable de faire progresser la civilisation et la vie sociale, la 
lutte que cette population eut à soutenir pour conquérir sa liberté nationale et 
politique, le fait que depuis plus d'un an il forme un Etat stable, toutes ces données 
répondant aux exigences de l'autodisposition des peuples conformément aux principes 
du Président Wilson, nous donnent raison de croire que les Azerbaïdjanais du 
Caucase, de même que les autres petits peuples, ont le droit imprescritible à une 
existence libre et indépendante et que ce droit sera sanctionné par la Conférence de la 
Paix, ainsi que par les Puissances de l'Entente. 
Deux questions viennent encore se poser naturellement, pour mieux éclairer 
ce qui vient d'être dit. 
Ces questions sont: 
1. Comment l'Azerbaïdjan, qui fit naguère partie de l'Empire russe, doit-il 
envisager les obligations passées et futures de la Russie ? 
2. Quel s devront être ses rapports avec les républiques caucasiennes 
voisines? 
Rapports avec l'ancienne Russie 
Nous avons décrit ci-dessus comment le gouvernement tzariste agi envers la 
population de l'Azerbaïdjan. Les tendances russificatrices du Gouvernement étaient 
basées sur une profonde méfiance envers les Azerbaïdjanais. Cette méfiance se faisait 
voir surtout dans la question du service militaire dont les musulmans étaient exclus, 
en échange de quoi ils étaient soumis à une contribution spéciale de guerre. Et 
cependant ce Gouvernement disait, jusque dans ses actes officiels, que les musulmans 
sont un élément pacifique, fidèle et sûr. On voit donc que même ce Gouvernement 
tzariste, pourtant si myope, ne pouvait nier des faits aussi incontestables que la 
participation et l'aide volontaire offertes par les Azerbaïdjanais chaque fois que l'Etat 
était en danger. 


168 
Il suffira de citer comme exemple la guerre russo-japonaise et celle qui vient 
de s'achever. Les mêmes Azerbaïdjanais qui, grâce à la méfiance qu'on leur 
témoignait, n'étaient pas admis dans les rangs de l'armée russe, ont équipé un 
détachement de volontaires, dont une partie succomba sur les champs de bataille en 
Mand-chourie. La collaboration des Azerbaïdjanais fut encore plus importante dans la 
guerre actuelle. Presque au début des hostilités, deux régiments composés 
exclusivement de volontaires azerbaïdjanais, furent formés par ces derniers, et 
incorporés dans la célèbre”division des braves”qui, surtout en Galicie, fit des miracles 
de bravoure. 
Outre cela, des postes importants et responsables étaient occupés, dans 
l'armée russe, avant la Révolution, par des généraux azerbaïdjanais de grande valeur, 
comme, par exemple, le général Khan de Nakhitchevan, qui, à la tête de la cavalerie, 
envahit la Prusse orientale. Le général Mekhmandaroff, actuellement chef des troupes 
azerbaïdjanaises, fut commandant du corps d'armée envoyé contre les Allemands aux 
environs de Riga; le général Chikhlinsky, attaché à l'état-major du généralissime de 
toutes les armées russes, fut ensuite nommé commandant de la 9 armée par le 
gouvernement provisoire. 
Viennent ensuite le général Ousouboff, chef de brigade, et plus de deux cents 
officiers de divers rangs et de différentes amies, dont beaucoup ont héroïquement 
péri; d'autres ont eu la poitrine décorée de la Croix de guerre et ont reçu des épées 
d'honneur pour leurs actes d'audace et du courage. 
La population azerbaïdjanaise, de son côté, ne s'est pas lassée, pendant tout 
le courant de cette guerre, d'y prendre part en faisant des quêtes, en recueillant des 
secours nécessaires aux soldats blessés et malades, en organisant des ambulances, des 
orphelinats, particulièrement nombreux à Bakou et à Gandja (Elisabethpol). 
Tout cela n'était que l'obole que les Azerbaïdjanais se faisaient un devoir 
d'offrir à la cause commune de la grande guerre libératrice. 
Enthousiasmés par l'invocation à la libération des peuples opprimés et par 
l'idée de l'organisation d'une vie nouvelle d'après les principes de l'autodisposition, 
tous les peuples de la Russie d'autrefois étaient pénétrés de cet espoir et les 
Azerbaïdjanais ne restaient pas en arrière. Ils demeurèrent fidèles durant cette 
dernière guerre, sans violer en quoi que ce fût leur loyauté envers l'Etat russe, qui 
continuait à ne voir en eux, malgré tout, que des allogènes devant payer les impôts et 
se soumettre au gouvernement sans avoir droit à la confiance et au respect dus à leur 
nationalité, à leur religion et aux exigences cultuelles de leurs masses. 
On pouvait supporter à contre-cœur cette façon d'agir envers l'?me d'un 
peuple effaâant sa physionomie nationale, ignorant ses besoins quotidiens et 
essentiels - façon d'agir aussi outregeante qu'imméritée - mais on ne pouvait jamais 
l'oublier. 


169 
Se souvenant avec indignation du pouvoir russe, aujourd'hui écroulé, et de 
son gouvernement, de funeste mémoire, c'est avec plus de décision encore que les 
Azerbaïdjanais tiennent à leur autonomie sociale et politique. 
Et c'est là, au point de vue de la mentalité des masses, le seul moyen de 
sauver les Azerbaïdjanais de l'effacement complet de leur individualité et de la perte 
de leur nationalité dans son existence de près d'un siècle sous le joug de la Russie. 
La tournure des idées, les idéals, les vues politiques et culturelles, les 
aspirations des Russes, race slave, non seulement diffèrent sensiblement de ceux des 
Azerbaïdjanais mais y sont souvent diamétralement opposés. C'est dans cette 
profonde différence de mentalité que se cachait toujours la source des malentendus et 
de l'ignorance mutuels. On ne se comprenait pas, et cette incompatibilité même 
prouve que les voies de ces deux peuples sont tout à fait contraires. 
L'Azerbaïdjanais se représente le progrès humain comme l'évolution logique 
des bases déjà existantes, sans sauts, sans contrastes frappants contraires à la marche 
normale des événements de la vie morale, sociale et politique. C'est en cela que se 
révèle la différence essentielle entre les idées, la façon de vivre, l'esprit national des 
Russes et des Azerbaïdjanais, résultat naturel des conditions climatériques, 
géographiques, ethniques, historiques, des mœurs et de la religion. 

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