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INFOS COLLECTIF VAN


Sarkozy au Rwanda: Mémoire, Justice, et Soutien aux Rescapés
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN diffuse ce Communiqué de Presse au sujet de la visite du président français Nicolas Sarkozy au Rwanda mis à notre disposition par l'Association IBUKA – France.


Ibuka France
Maison des Associations du 2e Arrondissement
23, rue Greneta
75002 PARIS
Tel : 06 59 18 51 65

COMMUNIQUE DE PRESSE



Aujourd’hui, à l’occasion d’une visite de quelques heures dans la capitale rwandaise, le président Nicolas Sarkozy s’est incliné au nom du peuple du français au Mémorial de Gisozi, où il a déposé une gerbe de fleurs en hommage aux victimes du génocide des Tutsi.

Depuis l’époque où nous entendions déclarer depuis l’Elysée que, dans ces pays là, un génocide est sans importance, c’est inévitablement un progrès. L’association Ibuka – France prend acte de celui-ci et souhaite saluer le courage de M. Sarkozy.



Pour faire ce pas, le Président de la République a dû aller à l’encontre de ceux qui, en France, depuis seize ans, s’efforcent de banaliser voire de nier ce génocide.

Ce geste symbolique n’est toutefois qu’un premier pas dans le travail de mémoire qui s’impose au peuple français. En tant que représentant des victimes, l’association Ibuka France souligne les quatre actions qui doivent être entreprises pour poursuivre cette démarche :

1.Eriger à Paris un lieu de mémoire du génocide des Tutsi. Ce lieu symbolique permettra d’inscrire sur le territoire français le souvenir des victimes innocentes. Il permettra à tous ceux qui le souhaite de déposer une gerbe de fleurs le 7 avril, date de la commémoration du génocide, ou à tout autre moment.



2.Faciliter le travail du Tribunal Pénal International pour le Rwanda. De nombreuses génocidaires présumés recherchés par Interpol, résident sur le territoire français. La justice française se doit de lutter contre l’impunité en coopérant avec les juridictions compétentes.

3.Reprendre et poursuivre le travail commencé par la mission parlementaire de 1998 – dite mission Quilès -, par la mise en place d’une commission parlementaire revenant sur le rôle des responsables français et des institutions qui ont eu à gérer le « dossier Rwanda » entre 1990 et 1994.

4.Etendre le bénéfice de la loi Gayssot au génocide des Tutsi. C’est une manière de reconnaître les décisions du tribunal international d’Arusha, qui à l’instar de celui de Nuremberg, a été institué par la communauté internationale.

Fait à paris, le 25 février 2010

Association IBUKA, Mémoire et Justice, Section France, Association de loi 1901

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=40854

Azerbaïdjan : le pogrom anti arménien de Soumgaït
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Il y a 22 ans, les 27, 28 et 29 février 1988, en réponse aux manifestations pacifiques qui se déroulaient à Erevan et à Stepanakert, et qui avaient pour revendication le « transfert de la région autonome du Haut-Karabagh de la République Soviétique d’Azerbaïdjan à la République Soviétique Socialiste d’Arménie », la population arménienne de la ville de Soumgaït en Azerbaïdjan a été victime de pogroms de la part des milices azéries, avec la complicité criminelle des autorités azerbaïdjanaises de l’époque et dans une atmosphère d’hystérie anti arménienne qui a embrasé tout l’Azerbaïdjan. Le Collectif VAN diffuse le communiqué de la Représentation de la République d'Artsakh en France, suivis d’autres informations sur ces massacres oubliés.

Communiqué de la Représentation de la République d'Artsakh en France


Les 27, 28 et 29 février 1988, en réponse aux manifestations pacifiques qui se déroulaient à Erevan et à Stepanakert, avec comme revendication le « transfert de la région autonome du Haut-Karabagh de la République Soviétique d’Azerbaïdjan à la République Soviétique Socialiste d’Arménie », la population arménienne de la ville de Soumgaït fut victime de pogroms de la part des milices azéries, avec la complicité criminelle des autorités azerbaïdjanaises de l’époque et dans une atmosphère d’hystérie anti arménienne qui embrasait tout l’Azerbaïdjan.

Monstrueux crime contre l’humanité, les massacres des Arméniens de Soumgaït feront dire aux intellectuels soviétiques épouvantés : « depuis les atrocités staliniennes, il ne s’est rien passé dans notre pays qui nous ait rejetés aussi loin en arrière, de la civilisation à la sauvagerie ».

L’indifférence générale des autorités soviétiques et de la communauté internationale face à ce crime a conduit à un véritable nettoyage ethnique à Gandzak (Kirovabad), à Bakou et à Chahoumian, où l’élimination totale de la population arménienne n’a été évitée que grâce au mouvement d’autodéfense du peuple du Haut-Karabagh, dont la victoire sur le champ de bataille a permis la signature d’un cessez-le-feu en mai 1994.

Il est déplorable de constater toutefois que Bakou officiel persiste dans sa propagande anti arménienne et ne cesse de mettre en avant la solution militaire pour régler le conflit du Karabagh. Loin de s’engager sur la voie de la réconciliation et encore moins sur celle du repentir, les autorités azéries sont allées jusqu’à élever au rang des héros les auteurs de la barbarie anti arménienne.

Aussi, afin de faire face à cette propagande, afin de rappeler au monde le caractère abject et immoral des événements de Soumgaït et ceux qui les ont suivis et garder vivante la mémoire des victimes innocentes de ces événements tragiques pour l’ensemble de l’humanité, la Représentation du Haut-Karabagh, avec le soutien de l’Ambassade d’Arménie, appelle toutes les organisations arméniennes de France à commémorer la date du 28 février par diverses manifestations publiques, publications dans la presse locale et nationale, émissions radio et autres actions commémoratives, et aux Eglises Arméniennes de France à célébrer des messes et des cultes à travers la France, en hommage aux victimes.

Bien entendu, la Représentation du Haut-Karabagh demeure à l’entière disposition des éventuels initiateurs de ces manifestations pour leur fournir la documentation nécessaire sous forme de posters, films documentaires, photographies ou archives d’articles et de reportages.

Représentation de la République d'Artsakh en France
10, rue Degas 75016 Paris
Tél : 01 53 75 17 40
Fax : 01 53 75 17 41
Courriel : eurnkr@aol.com
Web : www.haut-karabagh.com

Nota CVAN : Le tableau atroce de la sauvagerie des pogroms de Soumgaït, avait été présenté d'après les récits des survivants dans le livre "LA TRAGEDIE DE SOUMGAIT" paru en 1991 au Seuil, présenté par Bernard Kouchner, actuel ministre des Affaires étrangères de la France, et préfacé par Elena Bonner, la veuve du scientifique Andreï Sakharov.

Rappel des faits :

SOUMGAÏT

Les événements tragiques qui eurent lieu dans la ville azerbaïdjanaise de Soumgaït furent précédés d'une vague de manifestations anti-arméniennes et de rassemblements à travers tout l'Azerbaïdjan en février 1988. Les pogroms, et massacres des Arméniens de Soumgaït eurent lieu en plein jour.

Les crimes commis par les autorités azerbaïdjanaises atteignirent leur paroxysme entre les 27 et 29 février 1988. La quasi-totalité de la ville se transforma en arène des massacres impunis de la population arménienne. Des pogroms firent irruption dans les appartements des Arméniens avec à la main la liste des habitant arméniens qu'ils avaient établi préalablement. Ils étaient armés de barres de fer et de pierres.

Des haches, des couteaux, des bouteilles et des bidons de combustible furent également employés. Selon de nombreux témoins, environ 50 à 80 personnes participaient à la mise à sac d'un seul appartement. Des foules similaires répandaient la terreur dans les rues. Des centaines de personnes innocentes furent blessées à divers degrés et devinrent invalides. Plus de 200 appartements furent saccagés, de nombreuses voitures furent détruites et brûlées, des dizaines d'ateliers, de magasins et de kiosques mis à sac. Les pogroms se soldèrent par des milliers de réfugiés.

Il n'y a pas d'autre terme pour qualifier les pogroms anti-arméniens de Soumgaït que celui de génocide organisé. Les événements tragiques qui eurent lieu à Soumgaït à la fin du mois de février 1988 n'ont jamais bénéficié d'une évaluation politique et ses organisateurs et principaux exécutants n'ont pas seulement échappé au châtiment, mais leurs noms demeurent inconnus du monde.

Toutefois, les documents, témoignages et autres faits dont on dispose permettent de tirer une conclusion claire : les pogroms ont été imaginés et mis en œuvre à un haut niveau de direction et ses principaux organisateurs et exécutants étaient les dirigeants de l'Azerbaïdjan soviétique de l'époque et étaient liés à divers cercles nationalistes pro-turcs. Cette idée fut émise dans le magazine moscovite Znamya (n 6, 1989) par George Soros, personnalité très renseignée, qui était d'accord sur le fait que les premiers pogroms anti-arméniens en Azerbaïdjan avaient été inspirés par la mafia locale dirigée par l'ex président d'Azerbaïdjan, Heydar Aliev.

Un témoin azerbaïdjanais, S. Gouliev, rapporte la réaction des autorités : « Près des fenêtres d'un commissariat un homme se faisait passer à tabac. La police a livré la ville à la destruction. La police n'était pas en ville. Je ne l'ai pas vue. »

« La police savait tout » affirme le témoin D. Zarbaliev, fils du responsable des forces de l'ordre locales. Selon le témoignage d'Arsen Arakelian, il aurait téléphoné à la police plusieurs fois (les téléphones des Arméniens avaient été coupés) pour supplier d'épargner sa mère, Assia Arakelian…Elle fut brûlée et ne survécut que par miracle ; les vauriens s'en allèrent en la laissant pour morte.

Extrait du rapport du Centre des Droits de l'Homme de Moscou « Mémorial » : « Du 27 au 29 février 1988 ont eu lieu à Soumgaït, ville qui se trouve sur le territoire de l'Azerbaïdjan, près de Bakou, des pogroms anti-arméniens accompagnés de violence massive, de pillages et de massacres se traduisant par un flux de réfugiés en provenance de Soumgaït vers Stépanakert et l'Arménie. Aucune enquête sur les circonstances des pogroms pour les punir les coupables n'a été menée, ce qui s'est traduit par une escalade du conflit. »

A. Sakharov, qui avait été choqué par les événements de Soumgaït, écrivit : « Aucune demi-mesure, aucun discours sur l'amitié entre les peuples ne peut calmer la population arménienne. Si quelqu'un en doutait encore avant Soumgaït, après cette tragédie plus personne n'a le droit moral d'insister sur le maintien du Haut-Karabagh sous juridiction territoriale de l'Azerbaïdjan. »

Bon à savoir :

Les Azéris et leurs relations avec les Loups Gris du MHP de Turquie

Extraits de l'analyse de Stéphane Topalian "Le meurtre de Hrant Dink : un révélateur de la nébuleuse ethno nationaliste autour et au coeur de l'État turc", parue dans le n° 6 de la Revue Arménienne des Questions Contemporaines (Août 2007) publié par l'UGAB.

"Les Loup Gris ont également été très actifs lors de l'élection à la présidence de l'Azerbaïdjan, le 4 juin 1992, d'A.Eltchibey, chef du Front populaire d'Azerbaïdjan (FPA). Ils ont participé à la guerre contre les Arméniens du Karabagh. (...)

Désoeuvrés et retranchés dans le réduit du Nakhitchevan, certains militants des Loups Gris de Turquie et d'Azerbaïdjan semblent s'être réorientés vers des activités mafieuses entrecoupées « d'opérations spéciales » pour le compte de la police et de l'armée."

"Cette information est confirmée en 2005 par l'agence de presse Mesopotamian au travers d'une interview d'un azéri réfugié en Suisse affirmant que le MHP et Veli Küçük avaient organisé au Nakhitchevan des cercles nationalistes dont les membres s'entraîneraient dans des camps militaires à « tuer des Arméniens »."

Derniers développements 2008 : les membres du gang Ergenekon (récemment arrêtés en Turquie) et en particulier Veli Kuçuk seraient liés au clan des Azéris du Nakhitchevan ("Naxçývan" en azéri), c'est-à-dire le clan d'Abulfaz Elchibey.

2009 : campagne de propagande anti-arménienne

En 2009, lors des commémorations du 21e anniversaire des pogroms de Soumgaït, l'Azerbaïdjan avait lancé une nouvelle campagne de propagande anti-arménienne, s'appuyant sur des événements postérieurs survenus les 25-26 février 1992, dans la localité de Khodjalou.

Cette campagne de désinformation, devenue récurrente, s'appuie sur la manipulation d'une photo diffusée sur le site Internet de la Fondation Haïdar Aliev, montrant des corps de civils, sur fond d'une zone de peuplement en arrière plan, photo censée confirmer la version de Bakou sur les meurtres massifs d'Azéris, à Khodjalou, par les forces arméniennes.

Il s'agirait en réalité d'une photo prise au Kosovo que l'on peut d'ailleurs trouver sur bien d'autres sites Internet serbes, albanais, allemands ou encore sur celui du célèbre journal New York Times.

Les événements de Khodjalou avaient comme objectif le désenclavement de l'unique aéroport de la République du Karabagh (à population arménienne) situé près de la localité de Khodjalou.. De nombreux témoignages, y compris les pouvoirs azéris et en particulier le président de l'époque Ayaz Moutalibov, avaient confirmé que les forces arméniennes avaient ouvert un corridor humanitaire pour l'évacuation des civils azéris dont le déplacement aurait été entravé par les soldats azéris eux-mêmes. Le Président azéri de l'époque, Moutalibov, avait attribué cet acte à l'opposition de son pays, cherchant, selon lui, à l'éliminer du pouvoir.

Les incidents de Khodjalou sont manipulés à des fins de propagande par le pouvoir azerbaïdjanais pour nier les progroms de Soumaït de 1988 ainsi que le génocide arménien commis par la Turquie (alliée actuelle de l'Azerbaïdjan) en 1915.


(D'après la Lettre de la Représentation du Haut-Karabagh en France).




Lire aussi:

Le procès des crimes de Soumgaït (Février 1988)
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40817


Après Soumgait et Kirovabad
http://www.gamkonline.com/detail.php?r=0&id=9046&l=fr


Azerbaïdjan: nouvelle campagne de propagande anti-arménienne
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=27684


Arménie : La longue marche
http://www.grands-reporters.com/Armenie-La-longue-marche.html


Sumgait February 27-29 1988
http://www.armenians.com/genocide/Sumgait/index.html


Ethnic Cleansing in Azerbaijan
http://www.armeniaforeignministry.com/pr_04/040227sumgait.html


Sumgait pogrom
http://www.armeniapedia.org/index.php?title=Sumgait_Pogrom


Black January of 1990 in Baku. Anti-Armenian pogroms and massacre
http://sumgait.info/baku/baku-eng/baku-1990-eng.htm


Incomplete list of innocent victims of Sumgait
http://sumgait.info/sumgait/sumgait-eng/sumgayit-victims-eng.htm


Les réfugiés et l'action humanitaire en Transcaucasie post-soviétique
http://cemoti.revues.org/document615.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40816

Le procès des crimes de Soumgaït (Février 1988)
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Arméniens, nous vous mettons en garde : ouvrez la porte. Au nom de la loi : ouvrez vite !". Une minute plus tard, la porte a cédé sous les coups de hache, et on a descendu les époux Arakélian dans la cour en les battant. Le reste a été accompli en l'espace d'une minute. On a renversé l'homme à coups de hache et de barres de métal, on l'a tué, arrosé d'essence et brûlé. La femme couverte de blessures brûlait aussi, mais dans un effort surhumain, elle ne bougeait pas, pour ne plus recevoir de nouveaux coups. (...) "Mort aux Arméniens !" hurlait le meneur dans le haut-parleur, "A mort" répétait la foule de 200-300 personnes. En brandissant le drapeau de la RSS d'Azerbaïdjan, ils se sont dirigés vers le fond du quartier, et après avoir saccagé plusieurs demeures, ils ont envahi la cour de l'immeuble. A l'occasion de la 22ème Commémoration du pogrom des Arméniens de Soumgaït (Azerbaïdjan), le Collectif VAN vous propose ces extraits de témoignages en ligne recueillis par Samuel Chahmouradian et mis en ligne sur le site "Amis du Karabagh".

Témoignage (extraits)


Le texte original de Samuel Chahmouradian est paru en arménien, en 1988, dans la revue "Kragan Tért"

"Arméniens, nous vous mettons en garde : ouvrez la porte. Au nom de la loi : ouvrez vite !". Une minute plus tard, la porte a cédé sous les coups de hache, et on a descendu les époux Arakélian dans la cour en les battant. Le reste a été accompli en l'espace d'une minute. On a renversé l'homme à coups de hache et de barres de métal, on l'a tué, arrosé d'essence et brûlé. La femme couverte de blessures brûlait aussi, mais dans un effort surhumain, elle ne bougeait pas, pour ne plus recevoir de nouveaux coups. (...) "Mort aux Arméniens !" hurlait le meneur dans le haut-parleur, "A mort" répétait la foule de 200-300 personnes.

En brandissant le drapeau de la RSS d'Azerbaïdjan, ils se sont dirigés vers le fond du quartier, et après avoir saccagé plusieurs demeures, ils ont envahi la cour de l'immeuble 2b. Un peu plus tard, avec une cruauté et un sadisme inimaginables, incroyables, on a tué là Soghomon et Raissa Melkoumian,leurs enfants Igor, Yétouart et Irina, et on a brûlé le corps roué de coups de Micha Hampartsoumian. On n'avait laissé aucun vêtement sur les corps de Raissa et de sa fille de 24 ans. Irina hurlait tellement fort qu'on l'entendait à travers le grondement et les sifflements incessants de la foule.

Le sang coulait en plein jour, dans le quartier étendu et peuplé. Hormis les assassins, tout cela se déroulait sous les yeux de voisins curieux penchés à leurs fenêtres ou appuyés sur leurs balcons. Il n'y avait même pas un milicien dans les parages, et les militaires postés en ces lieux s'étaient éloignés.(...)

Les trois représentants du groupe inculpé : Ahmet Ahmétov, Ilkam Ismailov et Havar Zafarov, sont assis dans le box des accusés. Les deux premiers sont nés en 1964, Zafarov a eu 18 ans au mois d'août. Leurs avocats sont des Azéris.(...)

Il est impensable d'exprimer en ces lignes la tension et la psychologie dramatique entourant le procès. Les yeux des parents des victimes et ceux des inculpés se croisent inévitablement. Ismailov et Zafarov ont un air terrifié. Ahmétov essaie de rester calme, et même d'afficher une certaine fierté.(...)


-- "Appelez le témoin Zafarov".

La salle d'audience s'est pétrifiée, tous les regards se sont tournés ensemble vers l'entrée. Une femme dans la cinquantaine est entrée à pas lents et sans hâte : c'est la mère de l'inculpé Zafarov.


-- "Ce n'est pas mon fils qui devait être assis ici, mais les personnalités officielles qui ont permis que tout cela se produise".

Des chuchotements ont couru dans la salle d'audience de la Cour Suprême, et soudain des applaudissements ont éclaté. Rien de pareil n'avait eu lieu au cours des trois journées de procès précédentes. Le Président Raymond Brizé a tapoté le micro avec son stylo, et a averti que la prochaine fois il ferait évacuer la salle.

Les sentiments de la mère sont compréhensibles. Mais sont mères aussi les quatre veuves vêtues de noir et assises côte à côte, le dos voûté, sur le banc des victimes.(...) Et parmi les trois inculpés, Zafaroz est celui qui a peut-être le plus de sang sur les mains. Mince, ce petit homme au front étroit, d'après les conclusions de l'inculpation, a frappé Ardach Arakélian à coups de hache, poignardé Assia, battu Raïssa Melkoumian, participé à l'assassinat d'Igor, de Yétouart et d'Irina Melkoumian, au cours duquel il a frappé Etig sur la tête avec une hache avant de le balancer dans un brasier.

Le jeune Arménien, en rassemblant ses forces, a essayé alors de ramper hors des flammes, mais quelqu'un s'est approché en courant et, à l'aide d'une barre de fer, a écrasé fermement le corps de la victime contre le sol... Etig avait servi pendant un an et demi en Afghanistan, et sa veuve Iréna gémit encore souvent : "Là-bas, il n'a même pas reçu une égratignure, alors qu'à Soumgait... Ils l'ont identifié au moyen de ses souliers à moitié brûlés."

Rafig Atilov, témoin azéri, habitant du quartier 41A : " Je ne sais pas combien de personnes il y avait dans ce groupe. Cinq cents, six cents ? Mais je ne comprends pas comment ils ont pu perpétrer leurs actes dans une ville de 300.000 habitants. Maintenant, comment vais-je faire pour expliquer tout ça à mes enfants ? Où était donc la milice, où était le service d'ordre, où étaient...?"(...)

"Comment ont-ils pu perpétrer leurs actes dans une ville de 300.000 habitants ?". Et c'est justement ce "comment" qui ne donne aucun répit aux Arméniens et aux journalistes russes assis dans la salle d'audience, et avec lesquels je discute après chaque audition. La mère de Zafarov n'est pas la seule à dénoncer "ceux qui ont permis" les crimes en cause, la mère d'Ahmétov a fait quasiment la même remarque. Et les parents des victimes répètent la même chose : "Ce sont ces trois bandits qui ont assassiné les nôtres ? Ce sont eux qui auraient organisé le génocide ? Où sont donc les autres, les organisateurs ?"

Au cours du procès actuel devant la Cour Suprême, on juge les crimes concrets de trois inculpés particuliers, mais n'oublions pas que le véritable organisateur du massacre ne descend pas dans la rue en plein jour, une hache ou un couteau à la main. Ceci est une ancienne vérité. C'est-à-dire, Ahmétov est également un organisateur, mais il constitue seulement un maillon secondaire. Il n'était ni un "colonel" de l'armée-bande de Soumgaït, et ni surtout un "général". Les généraux de Soumgait, au moment crucial, ne sont même pas sortis de leurs bureaux privés.

Le procès transporte de nouveau notre esprit au quartier 41A, en apportant maints nouveaux détails, et nous oblige encore une fois à assister au véritable enfer des visions successives de mort. Et de nouveau se répètent les mêmes noms : Ardach Arakélian, Micha Hampartsoumian, les Melkoumian. Viendra le moment, et nous ne manquerons pas de raconter l'histoire de chacune des victimes innocentes de Soumgaït, qui tout en étant les êtres les plus simples et les plus ordinaires, sont devenus les symboles des massacres de 1988 et sont entrés dans notre biographie.


Nous raconterons encore les histoires des Emma Krikorian, Youri Avakian, Ardach Papayan, Alexandre Ghamparian, (...) des époux Nicholas et Séta Taniélian, des père et fils Armen et Arthur Aramian, nous raconterons peut-être la mort lente et atroce de Lola Avakian, dont on a traîné le corps dévêtu et ensanglanté dans les rues, et qu'on a obligée à danser, devenue à moitié folle, dans un tripot du 4e arrondissement.(...) Nous raconterons l'histoire de tous, nous n'en oublierons aucun. Tous ces martyres sont indissociables, et pourtant, le procès se borne à répéter 7 noms seulement...: Arakélian, Hampartsoumian, les Melkoumian.

Jasmin apparut en premier sur la véranda, ensuite Gariné, avec les deux enfants, Ira tenta de se cacher avec sa Lilia, ensuite elle supplia encore une fois, mais fut brutalement projetée hors du perron. Jasmin et Gariné avaient déjà disparu, la foule se déchaînait dans la cour. La seule issue était de remonter.

En serrant son enfant bleui de sanglots contre sa poitrine, Ira frappa les portes du second étage, la réponse fut la même partout :"yokh, yokh". Au cinquième, un homme dans la cinquantaine ouvrit la porte, et en la prenant par la main, l'entraîna silencieusement à l'intérieur. Gariné et Jasmin se trouvaient déjà dans cette maison. L'homme les enferma dans la salle de bains, et leur ordonna de ne faire aucun bruit. Cet homme était Niazali, et dans les quelques bribes de conversation échangées, il se présenta comme un Lézki. La peur de perdre ses propres enfants et le désir de sauver les Arméniens à quelques pas de la mort s'affrontaient dans son esprit.

La pitié, le bien, l'humain triomphèrent, et il les garda jusqu'à la nuit, sans ouvrir la salle de bains et priant sans cesse les femmes de ne pas pleurer et de ne pas cogner à la porte. Mais comment auraient-elles pu ne pas pleurer, comment auraient-elles pu ne pas frapper la porte, lorsque venant de la cour, et par-dessus le hurlement de la foule et les exhortations des haut-parleurs, on entendait les cris d'Irina : "Maman... Maman... Sauve-moi".

Mikhail Iliassof, jeune homme d'origine russe, habitant l'immeuble 4v du quartier 41A, témoin oculaire des opérations de la bande d'Ahmétov : " Le 28 du mois, au matin, de grosses pierres étaient jetées sur la route menant à l'extérieur de la ville, apparemment dans le but d'arrêter plus aisément les voitures.

Lorsque les événements de mon quartier commencèrent, mon premier sentiment en fut un de désarroi. Pour le moment, ils s'attaquaient seulement aux Arméniens, mais qui pouvait garantir, que cinq minutes plus tard, la même chose n'allait pas arriver aux Russes...? Une automobile noire de marque Volga KAZ-24 apparut au bout du quartier.

J'eus l'impression que les massacreurs attendaient cette voiture. Quelques personnes, incluant des non-adolescents, s'approchèrent de la voiture et se mirent à parler avec le passager assis à côté du chauffeur. Ensuite, ils revinrent au quartier, et il me sembla que le massacre se déroula soudain de manière plus active et organisée. En effet, ils entraient sans se tromper et d'un seul coup dans telle véranda, montaient directement à tel autre étage, et se présentaient immanquablement aux domiciles des Arméniens. Moi je crois qu'ils connaissaient d'avance l'adresse exacte des demeures des Arméniens.

[Le procureur Vladimir Gozlovski demande à Iliassov si celui-ci n'a pas entendu les hauts parleurs qui exigeaient des habitants du quartier de dénoncer les maisons des Arméniens.]

"J'ai entendu, mais je crois que cela se faisait intentionnellement, dans le but d'exercer une pression psychologique seulement. Ils savaient déjà, même sans cela, où se trouvaient les Arméniens."

[Il est important de rappeler ici l'observation corroborative du témoin Vlatislav Hairabédian, émise lors de l'interrogatoire au préalable. Lorsque les résidant du quartier ne répondirent pas aux appels de l'homme au haut-parleur qui leur ordonnait d'indiquer les maisons des Arméniens, celui-ci sortit un calepin de sa poche, et après l'avoir consulté, désigna lui-même à la foule les demeures qui devaient être attaquées.]

Iliassov déclare, qu'au moment des événements du quartier 41A, les tanks militaires allaient et venaient sur l'avenue centrale, alors qu'un peu plus loin dans un quartier la bande poursuivait librement ses atrocités. Le témoin raconte également comment la foule lançait des pierres sur les chars d'assaut.

"Et que faisaient alors les pauvres blindés ?", demande Paulina Chamochnikova (procureur des parents des victimes).


"Les pauvres blindés, répond Iliassov, reculaient précipitamment."

La salle de la Cour Suprême présente maintenant un tableau inhabituel. Les sièges des parents des victimes sont vides, de même que ceux de leurs procureurs, et sur le banc des accusés, des trois inculpés il ne reste qu'un seul : Ahmétov. En déviant de son cours précédent, tendu, difficile et semblait-il prometteur, le procès s'est soudain épuisé, s'est banalisé, et s'approche maintenant sûrement et sans obstacles de son terme prévisible. Pour notre part, nous attendions un autre terme, ou plus correctement, un autre commencement, lorsque fut présentée la requête visant à soumettre l'affaire à une enquête judiciaire exhaustive.

L'événement causant la stupéfaction est survenu le 14 novembre, lorsque le tribunal, en accueillant partiellement la requête qui lui était présentée, a renvoyé les cas d'Ismailov et de Zafarov pour enquête et audition exhaustives, mais a rejeté ladite requête dans ses principales revendications. En signe de protestation, les parents des victimes ont renoncé à participer au procès et, après avoir souligné leur appréciation quant aux efforts et au travail consciencieux des leurs procureurs, ont renoncé également à ceux-ci et ont quitté la salle.

Dans l'instant qui suivit, tous les Arméniens leur emboîtèrent le pas. Sans se laisser perturber par ces événements, le président de la Cour annonça aussitôt que l'enquête judiciaire était terminée (…). En bas, (…) nous étions une cinquantaine. Nous avons commencé à déclamer : "nous de-man-dons jus-ti-ce".

Des miliciens trapus ont averti au moyen de haut-parleurs :"Citoyens, calmez-vous. En cas de désordre la loi sera mise en application dans sa pleine rigueur."

La loi sera mise en application dans sa pleine rigueur... Un peuple entier grièvement blessé à Soumgait n'attend que cela depuis des mois. Ce peuple veut encore croire, que les responsables des barbarismes moyenâgeux commis en 1988 seront poursuivis jusqu'au bout, et qu'ils recevront leur juste traitement politique de principe, c'est-à-dire, cette rétribution pleine et sévère que devra leur infliger une société saine et civilisée, cet Etat même dont les premiers pas vers la légitimité ont malheureusement coïncidé avec les horreurs de Soumgaït.

Nous nous devons d'aspirer à une condamnation complète des violences commises. Mais il est encore plus important de condamner Soumgaït en tant que notion. Là est le problème. Et c'est ce qui a motivé la présentation de la requête visant à soumettre l'affaire à une enquête judiciaire complète, et qui a été reçue à coups de baïonnettes et, sur le fond, rejetée par le tribunal.

Gozlovski, dans sa plaidoirie d'accusation, avait noté que l'inculpé [Ahmétov] n'a aucunement conscience de la gravité des crimes qu'il a commis, et que pendant le procès il n'a exprimé même pas un mot de remord ou de regret. Cette observation de Vladimir Gozlovski me rappelle l'audience particulièrement pénible du 11 novembre, lorsque les Arakélian, les Hampartsoumian et les Melkoumian, épuisés de souffrance et amoindris, ont été obligés d'entendre les conclusions de l'examen médico-judicaire des 7 membres de leur famille victimes des crimes en cause, et dont la lecture condensée même a duré environ 30 minutes. On aurait dit qu'ils se retrouvaient en présence de leurs proches, et qu'ils voyaient comment de tous les côtés on leur assénait des coups de hache, on les couvrait de coups de couteaux, on les dépeçait, on les brûlait vifs...

L'audience était à peine levée, lorsque (…) Jasmin Hampartsoumian, en proférant des malédictions, a essayé de s'approcher du box des accusés." Que vous avaient-ils donc fait, pourquoi les avez-vous tués, vils assassins ?". Je n'ai pas vu Tchafarov à ce moment-là,, mais Ismailov a détourné la tête avec un ricanement satisfait, et Ahmétov a soudainement explosé : "nous avons très bien fait...!".

Les crimes commis sur une période de trois heures étaient l'oeuvre d'une foule composée de 200-300 ou, selon d'autres données, 400 personnes. Et le verdict de la Cour Suprême ne visait qu'un seul individu dans cette foule, certes le meneur, le harangueur, mais néanmoins : un seul. Le procureur Gozlovski a tout d'abord inculpé Ahmetov d'avoir organisé des désordres de masse et d'y avoir personnellement pris part avec d'autres personnes.

Le jeune homme de taille moyenne, vêtu d'un uniforme de couleur sombre et le haut-parleur à la main, se manifeste constamment dans presque tous les témoignages relatifs aux effroyables circonstances des tragédies survenues dans le quartier 41A. Il est continuellement en mouvement. Il veut sans cesse et rapidement se retrouver au centre de toutes les opérations successives.

Il s'adresse aux résidants, et raconte tout ce que les Arméniens auraient fait subir au Azéris vivant au Karabagh. Il exige qu'on dénonce les Arméniens, qu'on ne les abrite pas. Il se tourne ensuite vers la foule, lui donne des instructions, des ordres, exigeant des actes plus décisifs, plus décisifs encore. Ils écoutaient Ahmétov, a témoigné Ilkam Aliev, un camarade d'enfance d'Ahmétov, lui-même condamné pour les crimes commis au quartier 41A.

Le haut-parleur passe parfois pour une brève période de temps entre les mains d'autres personnes, mais il retourne invariablement à Ahmétov. Personne n'est capable d'enflammer comme lui, personne ne peut inciter la foule à la rage, personne ne peut envoûter comme il le fait les habitants du quartier appuyés à leurs balcons, et qui regardent comme du cinéma gratuit l'horrible spectacle qui se déroule sous leurs yeux. Sa voix est parfois cruelle et hystérique : "Mort aux Arméniens !", "Musulmans, mettez-les à leur juste place!", parfois elle devient réservée et théâtrale : "Mes soeurs, ne regardez pas, la femme azérie ne doit pas assister à des choses semblables", parfois encore elle fait écho avec un ton autoritaire et impératif : "Massacrez seulement, brûlez, celui qui pille ou vole aura affaire à moi !", puis elle explose de nouveau avec rage :"Mort aux Arméniens!.

La sentence a été établie le 18 novembre. "Au nom de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques... Après avoir entendu les inculpés, les parents des victimes et les témoins, évalué les preuves écrites produites au soutien du dossier, et entendu les discours du procureur général et du procureur de l'URSS, de la défense, et le dernier mot de l'inculpé, la Cour Suprême, division des causes criminelles, déclare ce qui suit : le 29 février 1988, dans la ville de Soumgaït de la RSS d'Azerbaïdjan, l'inculpé Ahmétov a organisé des désordres de masses dans le quartier 41A, et il y a pris directement part, lesquels désordres ont été accompagnés de massacres, de démolitions, d'assassinats et d'autres crimes, et provoqué par des incitations de "hooligans", il a tenté d'assassiner Papayan, a organisé le meurtre de 7 personnes et, par des incitations de "hooligan" et avec une cruauté particulière, il y a participé. Les actes criminels spécifiques perpétrés par l'inculpé Ahmétov se sont manifestés lors des actions suivantes..."

La déclaration de la sentence a duré environ 40 minutes. La salle d'audience était comble, émue. Le visage d'Ahmétov avait pâli, avait pris un teint de cadavre. Les yeux à demi fermés, il écoutait attentivement le verdict.
--" J'ai pitié", soupire doucement une femme arménienne assise à côté de moi.

Lorsque le président a déclaré, que la Cour Suprême de l'URSS reconnaît Ahmétov coupable des crimes dont il est inculpé, et qu'elle le condamne à la peine de mort, il y a eu quelques applaudissements dans la salle, mais la plupart des présents étaient oppressés, voire désemparés. Choqué par les applaudissements, Ahmétov s'est tourné vivement vers la salle. Ses yeux étaient injectés de sang, les dents serrées, son visage était déformé par une rage cruelle et impuissante. J'ai pensé qu'il devait avoir la même expression sur le visage au moment des massacres...

Ainsi s'est terminé le procès moscovite qui aura duré exactement un mois, et Ahmétov a reçu son juste châtiment pour les crimes commis à Soumgaït. Mais qui était Ahmétov ? Un animal sanguinaire, sournois, mais docile et obéissant entre les mains habiles du dresseur, un instrument au service des machinations organisées par des forces occultes, un pantin parmi tant d'autres dont ceux qui tirent véritablement les ficelles demeurent actuellement invisibles et impunis.

Et je suis convaincu que le public qui a suivi pendant un mois ce procès avec attention s'attendait à ce que l'instance suprême du pays ne se contente pas de condamner seulement Ahmétov ou ses semblables, mais qu'elle juge avant tout Soumgaït, et qu'elle évalue honnêtement la noire réalité politique en cause. Une telle évaluation n'a malheureusement pas eu lieu.

... A présent, lorsque tard dans la nuit je rédige ces dernières lignes dans ma chambre de l'hôtel moscovite, et que le téléphone me communique continuellement les nouvelles des récentes violences survenues à Bakou, à Kirovabad et au Nakhitchévan, et des rassemblements antisoviétiques, antirusses et anti-arméniens, je demeure convaincu : Soumgaït doit être condamné, par les autorités suprêmes du pays et avec une entière sévérité, autrement, les mêmes événements pourront se répéter de manière encore plus monstrueuse, et dans une mesure encore plus horrifiante. "
Les extraits ci-dessus, traduits de l'arménien par Me Haytoug Chamlian, ont paru en février 1989 dans le journal

«La Cause Arménienne » publié au Canada.



L'ensemble du reportage de Samuel Chahmouradian a été publié par la suite dans un livre, en français, à Paris, Re : «La tragédie de Soumgaït : un pogrom d'Arméniens en Union soviétique / témoignages recueillis par Samuel Chahmouradian», présentation de Bernard Kouchner ; préface d'Elena Bonner, Paris : Éditions du Seuil , 1991.


Lire aussi:

Azerbaïdjan : le pogrom anti arménien de Soumgaït
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40816


Après Soumgait et Kirovabad
http://www.gamkonline.com/detail.php?r=0&id=9046&l=fr


Azerbaïdjan: nouvelle campagne de propagande anti-arménienne
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=27684


Arménie : La longue marche
http://www.grands-reporters.com/Armenie-La-longue-marche.html


Sumgait February 27-29 1988
http://www.armenians.com/genocide/Sumgait/index.html


Ethnic Cleansing in Azerbaijan
http://www.armeniaforeignministry.com/pr_04/040227sumgait.html


Sumgait pogrom
http://www.armeniapedia.org/index.php?title=Sumgait_Pogrom


Black January of 1990 in Baku. Anti-Armenian pogroms and massacre
http://sumgait.info/baku/baku-eng/baku-1990-eng.htm


Incomplete list of innocent victims of Sumgait
http://sumgait.info/sumgait/sumgait-eng/sumgayit-victims-eng.htm


Les réfugiés et l'action humanitaire en Transcaucasie post-soviétique
http://cemoti.revues.org/document615.html


http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40816

Eurovision : génocide et compote d’abricots

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le compositeur turc Yagoub Mutlu, qui était présent lors des finales nationales d'Arménie, a accusé la chanson qui représentera l’Arménie à l’Eurovision, « Apricot Stone » [noyau d’abricot], d'avoir un message politique clair. Mutlu, qui assure au public que «Je ne suis pas un ennemi des Arméniens », a affirmé que les sept premières lignes de la chanson de Eva Rivas traitent du génocide arménien ; il considère que le terme "patrie" fait référence à des territoires turcs, et que le reste de la chanson est un message clair visant la Turquie. L'histoire a été publiée dans plusieurs journaux turcs et azerbaïdjanais, comme Ajansi Anadolu (Agence de presse Anatolie), l'Azeri Press Agency, CNN Turk, et Radikal. Une polémique tirée par les cheveux, qui prouve hélas que la paranoïa vis-à-vis du génocide arménien et des réparations, hante la société civile turque. L’Eurovision semble être un territoire de choix pour la propagande anti-arménienne : en 2006, André, le chanteur originaire du Karabagh qui représentait l’Arménie lors de la première participation du pays à l’Eurovision, avait reçu des menaces de mort de la part de sites turcs et azéris. Ces sites, consacrés à l’Eurovision, étaient devenus des vitrines du négationnisme du génocide arménien. Souhaitons bonne chance à Eva Rivas : un beau timbre de voix, et une plastique à la Angelina Jolie : voilà de quoi – pour la jeune arméno-russo-grecque - se classer honorablement lors des prochaines épreuves de l’Eurovision ! Si ce n’est pas le cas, il sera toujours temps de dire que les qualifications ont été… noyautées… ! Le Collectif VAN vous propose une traduction raccourcie d’un article paru sur Armenian Weekly le 24 février 2010.

L’Arménie a choisi sa représentante à l’Eurovision 2010, les Turcs réagissent

par Nanore Barsoumian • 24 février 2010

Armenian Weekly

Le 14 février, sur ARMTV, la société de la télévision publique d'Arménie, s'est tenue la finale nationale chargée de désigner le (ou la) gagnant(e) qui représentera l'Arménie au Concours de l'Eurovision 2010 à Oslo, en Norvège du 25 au 29 Mai. L'événement a eu lieu au Théâtre National de l’Opéra d’Erevan et a été retransmis en direct. Neuf candidats se disputaient le poste. Le gagnant a été déterminé par un panel de jurés et de votes par SMS. La société d’audit Grant Thornton Amyot a surveillé le vote au nom de la télévision publique arménienne.


(…)

Eva Rivas, russo-arménienne âgée de 22 ans, a obtenu la première place avec sa chanson "Apricot Stone" [pierre d’abricot], (paroles [en anglais], Karen Kavaleryan, musique Armen Martirosyan). Le show a commencé avec un homme masqué, le visage caché, jouant du duduk, bientôt accompagné par un guitariste et un pianiste (le compositeur lui-même). Rivas est apparue sur scène vêtue d'une robe blanche avec une enveloppe de mousseline flottant autour d'elle, ses cheveux noirs ondulant jusqu’à la taille et a commencé à chanter sa chanson d'ores et déjà controversée [par des Turcs] :



«Il y a beaucoup, beaucoup d'années
quand j'étais une petite enfant,
Maman m'a dit ‘Tu dois savoir,
notre monde est cruel et sauvage,
mais pour avancer sur ta route
par le froid et la chaleur
l'amour est tout ce dont tu as besoin’ ... »

Selon Rivas et son producteur, «Abricot Stone" (Eva Rivas - Apricot Stone [Eurovision 2010] Official) http://www.youtube.com/watch?v=ik9xBv-F2BQ parle de la nécessité de la paix mondiale et de l'amour. C'est aussi une chanson qui symbolise la diaspora arménienne, à laquelle Eva appartient. Elle est basée sur le désir de son pays natal [Nota CVAN - le refrain parle de revenir vers la patrie : Apricot stone Hidden in my hand Given back to me From the motherland et de retourner à ses racines].

Rivas bénéficie de l'appui d'André*, le premier représentant arménien à l'Eurovision (2006), et de Lys Assia, la gagnante du premier concours de l'Eurovision (1956). L'Arménie a fait ses débuts au Concours de l’Eurovision de la chanson en 2006 avec la chanson d'André "Without Your Love", qui est venu à la 8e place. En 2007, Hayko a représenté l'Arménie avec sa chanson "Anytime you need", et est arrivé en 8e position. En 2008, "Qele, Qele» de Sirusho est arrivé 4e. En 2009, Inga et Anush Arshakyan, avec "Jan Jan", ont obtenu la 10e place.
(…)

Le compositeur turc accuse 'Apricot Stone' d’être une chanson politique

Pendant ce temps, le compositeur turc Yagoub Mutlu, qui était présent lors des finales nationales d'Arménie, a accusé « Apricot Stone » d'avoir un message politique clair. Mutlu, qui assure au public que «Je ne suis pas un ennemi des Arméniens », a affirmé que les sept premières lignes de la chanson (voir ci-dessus) font référence au génocide arménien, il considère que le terme "patrie" fait référence à des territoires turcs, tandis que le reste de la chanson est un message clair visant la Turquie. L'histoire a été publiée dans plusieurs journaux turcs et azerbaïdjanais, comme le Ajansi Anadolu (Agence de presse Anatolie), l'Azeri Press Agency, CNN Turk, et Radikal.

L’Eurovision interdit les chansons qui ont un message politique. L'an dernier, les représentants de la Géorgie, Stéphane et 3G, ont été chargés de changer les paroles de leur chanson "We Don't Wanna Put In", qui, apparemment mettait en cause le Premier ministre russe Vladimir Poutine. La Géorgie a refusé de participer au concours. (…)

Hayk Markosyan, le directeur des relations publiques de Rivas, a dit à ArmeniaNow que " la chanson n'a rien à voir avec le génocide arménien, et elle n’a pas de contexte politique. La chanson ne fait que présenter la culture arménienne, les traditions arméniennes, l'abricot, qui est juste un fruit arménien et elle est le symbole de l'Arménie, et des pensées d'une jeune femme qui vivait loin de la patrie depuis des années. "

Entre-temps, suite à l'édition 2009 du concours Eurovision de la chanson, les autorités azerbaïdjanaises ont lancé une campagne de suivi et ont interrogé des dizaines de personnes qui avaient voté pour l’Arménie et les sœurs Inga et Anush Arshakyan et leur chanson "Jan jan".

Quarante-trois personnes auraient voté pour la chanson. (The European Broadcasting Union (EBU) a trouvé que le radiodiffuseur d'Azerbaïdjan, Ictimai Televiziya, a faussé le signal TV lorsque les candidates arméniennes sont passées, ce qui brouille le numéro de téléphone.) Selon l'agence de presse azérie (APA), l'UER a donné une amende à la chaîne de télévision de 2700€ et lui a donné un avertissement. L’APA affirme que l'Arménie a également reçu un avertissement de l'UER." (...)



Le contexte d'Eva

Eva Rivas est née le 13 Juillet 1987 à Rostov-sur-le-Don, en Russie, d'une mère arménienne et d'un père Grec-Arménien-Russe. Son vrai nom est Valeriya Reshetnikova-Tsaturyan. Elle a quitté Rostov en 2006, et a bientôt adopté le nom grec de son arrière-grand-mère, Eva Rivas http://www.evarivas.com/ , comme nom de scène.

Selon son site Web, elle a été, de 1996 à 2004, soliste dans l'ensemble Arevik à Rostov, et à travers lui elle a obtenu reconnaissance, récompenses et médailles. En 2003, elle a été diplômée de Image Elite, un studio de mannequins. Elle a gagné des titres tels que « Petite beauté de Rostov », "Voix d’Or de Rostov", "Miss Perle du don», et à Erevan, "Vice-Miss du Caucase." Après avoir quitté Arevik, Eva a continué de participer à des concours et, en 2008, elle a signé un contrat avec la production arménienne.

Elle a acquis une popularité plus grande encore, quand en 2009, elle a choisi de chanter Sayat Nova "Tamam Ashkhar" au Festival de Musique Tashir 2009. Cette même année, Eva a diffusé une vidéo musicale de "Tamam Ashkhar», qui a été réalisée par Bookhadir Yuldeshev et tourné en Arménie, en Afghanistan, en Algérie, et en Ouzbékistan (Regarder la vidéo ici: Eva Rivas, Sayat Nova - Tamam Ashkhar) http://www.youtube.com/watch?v=eXb2dteSFyk . Elle est également apparue dans des émissions de la télévision arménienne.

D’après Armenian Weekly (et Nanore Barsoumian).

©Traduction Collectif VAN – 26 février 2010 - 07:23 - www.collectifvan.org



* Nota CVAN : André, le chanteur originaire du Karabagh qui a représenté l’Arménie lors de la première participation du pays en 2006, avait reçu des menaces de mort de la part de sites turcs et azéris. Ces sites consacrés à l’Eurovision étaient devenus des vitrines du négationnisme du génocide arménien:

Le chanteur André, qui représentera l'Arménie à l'Eurovision, a reçu des menaces de mort de la part d'Azéris qui ont également piraté son site
http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=828


L’Etat-turc, maître chanteur ?
http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=825


Les négationnistes d’Ankara à l’Eurovision : pour ces prédateurs de la vérité, tous les territoires sont propices à la chasse
http://www.collectifvan.org/article.php?r=2&id=835


"Ceux qui croient au prétendu génocide arménien nous accusent toujours de ce que nous n'avons pas commis en 1915"...

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=847
Eva Rivas - Apricot Stone [Eurovision 2010] Official
http://www.youtube.com/watch?v=ik9xBv-F2BQ


Vidéo du clip Apricot Stone :
Eurovision Armenia 2010 Apricot Stone Eva Rivas
http://www.youtube.com/watch?v=NbFArjFnuCA

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Paroles en anglais :

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Apricot Stone
[Verse 1]

Many, many years ago When I was a little child Mama told me you should know Our world is cruel and wild But to make your way through cold and heat Love is all that you need

[Verse 2]

I believed her every word More than anything I heard But I was too scared to lose my fun I began to cry a lot And she gave me apricots Kisses of the earth, fruits of the sun

[Chorus]

Apricot stone Hidden in my hand Given back to me From the motherland

Apricot stone I will drop it down In the frozen ground Let it, let it make its round

Apricot stone Hidden in my hand Given back to me From the motherland Apricot Stone

[Verse 3]

Now I see the Northern stars Shining brightly in the storm And I’ve got an avatar Of my love to keep me warm Now I’m not afraid of violent winds They may blow - they can’t win

[Verse 4]

May the winter stay away From my harvest night and day

May God bless and keep my cherished fruit Grow my tree up to the sky Once I waved my home goodbye I just want to go back to my roots

[Chorus]

Apricot stone Hidden in my hand Given back to me From the motherland

Apricot stone I will drop it down In the frozen ground Let it, let it make its round

[Instrumental]

Apricot stone Hidden in my hand Given back to me From the motherland

Apricot stone Hidden in my hand Given back to me From the motherland

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Voir aussi la vidéo du clip de Eva Rivas chantant "Tamam Ashkhar" de Sayat Nova.



Réalisé par Bookhadir Yuldeshev et tourné en Arménie, en Afghanistan, en Algérie, et en Ouzbékistan :
Eva Rivas, Sayat Nova - Tamam Ashkhar

http://www.youtube.com/watch?v=eXb2dteSFyk
http://www.armenianweekly.com/2010/02/24/armenia-picks-representative-for-eurovision-2010-turks-react/
Lire l’article original dans la rubrique Articles en anglais

Arménie/Turquie : une frontière fermée au XXIème siècle
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Premier ministre d’Arménie, Tigran Sarkissian, a participé au congrès organisé sous l'égide de l'Ambassade des USA en Arménie. Le thème du congrès était les relations arméno-turques et les relations régionales autour d’une frontière toujours bloquée par la Turquie, alors qu’a débuté une nouvelle décennie. Le Collectif VAN vous propose la traduction du discours de Tigran Sarkissian, en ligne en anglais sur le site du gouvernement arménien.

Au 21-ème siècle il est absurde d'avoir des frontières bloquées entre des pays voisins ».

12 février 2010

Le Premier ministre Tigran Sarkissian a participé au congrès organisé sous l'égide de l'Ambassade des USA en Arménie. Le thème du congrès était les relations arméno-turques et le régionalisme interfrontalier. L'évènement a été organisé par la chambre de commerce des Etats-Unis en Arménie (AmCham) et la fondation de recherche sur la politique économique de la Turquie (TEPAV).

Le congrès a débuté par le discours d'ouverture de Marie Yovanovitch, Ambassadrice américaine en Arménie. Elle a souligné: « Les USA sont pour l'amélioration des relations arméno-turques, et nous espérons que les protocoles arméno-turcs seront ratifiés par les parlements des deux pays ». D'après l'ambassadrice, les recherches sur les conséquences de l'ouverture de la frontière montrent que même si ça provoque certaines difficultés de courte durée, les frontières ouvertes auront une influence positive sur le développement de l'économie des deux pays.

L'Ambassadrice a remarqué également que l'ouverture de la frontière contribuera à la prospérité de l'Arménie. Aucun pays ne doit dépendre d'un seul corridor. L'ouverture de la frontière mettra fin à l'isolement, les frais économiques et de transport diminueront, la concurrence grandira, la qualité des marchandises d'Arménie sera plus élevée et un marché de 70 millions s'ouvrira devant l'Arménie. L'ouverture de la frontière est importante également du point de vue de l'intégration de l'Arménie dans l'UE.

(1er paragraphe, fin)

... je suis heureux que dans cette situation, le gouvernement américain, la Russie et l'Union Européenne soutiennent notre position politique. (...) Je crois que vous êtes d'accord que le président de la république a ouvert une nouvelle page dans les relations arméno-turques et, depuis, nous avons affaire avec une nouvelle réalité.

Ça plaît ou ça ne plaît pas à nos opposants, nous somme obligés de tenir compte de cette réalité : une nouvelle page politique a été ouverte afin d'établir des relations de haut niveau et je crois que le discours du Président [Nota CVAN : il parle du discours que Serge Sarkissian a tenu à Londres la semaine dernière] a fait disparaître tous les doutes, en ce sens qu’il ne s’agit pas d’un jeu diplomatique quelconque, mais de notre sincère effort d'établir des relations d'amitié avec les pays voisins.

(2ème paragraphe)

Le deuxième point important du coté politique que le Président de la République a mentionné, confirme une fois encore notre position, qui est que les relations bilatérales ne peuvent pas être conditionnées à des relations avec un pays tiers et que les relations bilatérales doivent être établies sans pré conditions.

La preuve en est, le fait que la Cour constitutionnelle a fait une conclusion positive selon laquelle les protocoles signés ne contredisent pas notre Constitution. Le Président de la République a fait une déclaration politique importante disant qu’il va envoyer les protocoles signés au Parlement, en mettant l'accent sur le fait que nous sommes prêts à la ratification de ces protocoles.

De plus, le président de la République a constaté qu'ayant la majorité à l'Assemblée Nationale nous sommes convaincus que si les protocoles sont ratifiés de la part de la Turquie, il n'y aura aucune barrière et aucun risque pour que l'Assemblé Nationale ne les ratifie pas également. Le troisième point le plus important dans le discours du Président de la République est que la ratification des protocoles, l'ouverture de la frontière avec la Turquie, vont contribuer à la régulation des relations arméno-azerbaïdjanaises.

Chers amis, il paraît que sur le plateforme politique, tous les pas nécessaires ont été réalisés de la part de l'Arménie et je crois que vous êtes d'accord que c'est le moment pour que les présidents de nos pays fassent preuve de la volonté politique et aillent en avant en ratifiant les protocoles et en ouvrant les frontières. En même temps, vous devez être en accord avec ce point, qu'à cette étape, le plus grand rôle appartient aux pouvoirs politiques. Beaucoup de choses dépendent de leur position claire, car c'est un signal à la société, à nos citoyens, c'est un signal à la communauté internationale, comment nous voyons notre avenir.


(3ème paragraphe)

(...)
Ce n'est pas un secret que nous avons également rencontré une opposition, dans la diaspora aussi, nous avons vu qu'il y a des forces qui ne perçoivent pas l'amélioration des relations arméno-turques de la même manière que nous. Nous considérons ça très naturel car nous avons reçu de l'histoire un héritage, des blessures, un mal qu'il est impossible d'oublier en un instant. Nous devons bien comprendre que ce point de vue n'est pas artificiel, mais il est objectif !

Il y a une crainte qu'en réalité ça ne soit pas une stratégie d'amélioration des relations arméno-turques, mais une illusion, un mensonge dangereux, qui va apporter encore une fois du désespoir à nos peuples et qui va créer un milieu qui est loin de la réalité, loin de nos imaginations.

Le problème ici est qu'ils [les Turcs] nous rassurent à ce sujet, pour que nous relâchions notre attention et le danger est, que nous ne serons pas prêts à de nouveaux challenges ; et ce d’autant plus lorsque l’on prend en compte les déclarations belliqueuses de l'Azerbaïdjan et l’état d’esprit qui se forme dans l'Azerbaïdjan voisin, la haine qui se diffuse envers l'Arménie, le peuple arménien et les grandes dépenses financières que fait l'Azerbaïdjan parallèlement à ces déclarations. Naturellement, ce souci est justifié.

Cela signifie que nous ne devons pas perdre notre vigilance. Il nous est très important de voir quelle stratégie ont assumé les pouvoirs politiques de la Turquie à l'égard de la normalisation des relations arméno-turques car c'est un signal sérieux pour la société. (...)

Traduction L.A. et le Collectif VAN – 26 février 2010 - 07:23 - www.collectifvan.org

http://www.gov.am/am/news/item/7771/

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40834

Turquie : Baskin Oran ira à Strasbourg

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Prof. Baskın Oran, chroniqueur chez Agos, journal arménien de Turquie dont le rédacteur en chef, Hrant Dink, a été assassiné le 19 janvier 2007, avait porté plainte contre Mustafa Balbay, l’un des inculpés du procès Ergenekon, car ce dernier l’avait insulté lors d’une émission télévisée en disant que Baskin Oran « était acheté » [par les Arméniens]. Mustafa Balbay avait été condamné à payer un dédommagement moral par le 16ème Tribunal d’Instance d’Ankara. La 4ème Chambre de la Cour de Cassation vient d’annuler à l’unanimité cette condamnation. La Cour de Cassation a justifié cette décision par le fait que le Prof. Oran écrivait dans Agos… En Turquie, il est donc légitime de calomnier Agos, ou l’un des rédacteurs d’Agos : Baskin Oran est déterminé à porter l’affaire à Strasbourg.
Tu écris dans Agos, alors la calomnie est libre !

N°724
13 Février 2010



Le Prof. Baskın Oran, chroniqueur chez Agos, avait porté plainte contre Mustafa Balbay, un des inculpés du procès Ergenekon, car il avait insulté B.Oran lors d’une émission télévisée en disant qu’« il était acheté ». Mustafa Balbay avait été condamné à payer un dédommagement moral par le 16ème Tribunal d’Instance d’Ankara.

La 4ème Chambre de la Cour de Cassation a annulé à l’unanimité cette condamnation. La Cour de Cassation a justifié cette décision par le fait que le Prof. Oran écrivait dans Agos [Nota CVAN : journal arménien de Turquie, dont le rédacteur en chef, Hrant Dink, a été assassiné le 19 janvier 2007]. La décision stipule que l’expression “il est acheté” est le résultat d’une réaction légitime et doit être considérée dans le cadre de la liberté d’expression journalistique.



Le déroulement du procès

En octobre et décembre 2006, le Prof. Baskın Oran, était invité à Oxford par le Collège St. Anthony pour effectuer des recherches et donner des conférences sur la Turquie.


Lorsqu’Oran était en Angleterre, le 26.11.2006, deux journalistes, Mustafa Balbay et Emin Çölaşan*, ont réalisé une émission intitulée “Ankara Rüzgârı” sur la chaîne de télévision ART.

Emin Çölaşan avait insinué que les pays étrangers «… sous le prétexte de liberté d’expression, donnent des soutiens moraux et financiers et financent des actions qui visent à diviser le pays…[la Turquie] » et Mustafa Balbay avait continué en ces termes : « C’est une situation très grave… les intellectuels turcs, les journalistes turcs, les écrivains turcs sont achetés (vendus) moralement et financièrement, c’est une stratégie très sérieuse… Je connais certains d’entre eux.

Je les connaissais mon frère, ils étaient des personnes différentes [Nota CVAN : respectables], je me demande comment on en est arrivé là. En ce moment même, l’un d’entre eux poursuit des recherches en Angleterre, je peux même citer son nom s’il le faut, je n’aime pas les polémiques mais je vais donner son nom, le Prof. Dr. Baskın Oran. En ce moment, il se trouve en Angleterre pour poursuivre des études particulières. A son retour, j’aimerais lui demander comment… »

Suite à ces propos, Oran a porté plainte et le 6 Mai 2008, le 16ème Tribunal d’instance d’Ankara a condamné Mustafa Balbay à payer 3500 TL de dédommagement moral, selon l’article 49.

La 4ème chambre de la Cour de Cassation a interprété les paroles de Balbay comme une réaction aux articles d’Oran autour de la question arménienne, édités dans l’hebdomadaire Agos et a cassé la condamnation morale le 5 Novembre 2009. La Cour de Cassation a justifié sa décision en ces termes :

“ Dans le contenu du dossier, on peut voir que le plaignant écrit dans le journal Agos au sujet de la question arménienne et qu’il poursuit des études académiques à l'étranger. Lorsqu’on étudie l’émission en question dans sa globalité, on conclut que seule une partie du discours fait l’objet de la plainte. Alors que l’ensemble des paroles prononcées est exprimé dans le cadre de l’actualité du jour et en réaction aux articles diffusés dans le journal Agos.

Comme le plaignant a la liberté d’exprimer ses pensées librement en tant qu’enseignant, il doit également faire face aux critiques à ses idées, même si elles sont très dures. Lorsqu’on prend en compte l’ensemble des explications de l’inculpé, on constate que les paroles prononcées à l’encontre du plaignant restent dans le cadre de la protection juridique et il n’y a pas d’attaque aux droits de la personne.”

BASKIN ORAN : “Il ne peut exister de plus grande calomnie”

Baskın Oran a fait une déclaration à Agos : “En Turquie, il n’existe pas d’insulte plus grande, plus grave que l’on puisse faire à quelqu’un. Il n’existe pas de façon plus ouverte de désigner quelqu’un comme cible. Cette situation est exactement la même que quand on avait montré Hrant Dink comme cible à cause du concept d’‘empoisonner le sang turc’ qui l’avait porté vers son assassinat.

Parce que j’écris dans Agos, on me colle l’étiquette ’’vendu’’ et on me montre comme cible. Dans cette décision, ils disent en vérité que toute personne écrivant dans Agos mérite ce genre d’insultes. Nous n’allons pas abandonner cette affaire. Avant tout, nous allons porter plainte auprès de l’Office de Justice de la Cour de Cassation, si on n’obtient pas de résultat, nous irons à Strasbourg”.

*Nota CVAN : Emin Colasan est l’un des journalistes de Hurriyet qui avait critiqué Hrant Dink et l’avait montré comme cible. Il a été éloigné du Journal Hurriyet suite aux conflits qu’il a eus avec le Premier ministre. Mais il est très bien protégé par les hautes sphères à Ankara, car il vient d’une famille issue de l’Union et Progrès et du CHP. Un de ses grands-pères, Refik Şevket İnce, était le président des tribunaux spécifiques ‘Istiklal mahkemeleri’ qui avaient fait exécuter plus de 5000 personnes. Il a été par la suite le ministre de la Justice d’Ataturk. Son autre grand-père était un officier d’Union et Progrès.

Traduction du turc : S.C. pour le Collectif VAN – 26 février 2010 - 07:23 - www.collectifvan.org



http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40825

Revue de la presse turque 25.02.2010

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose la revue de la presse turque du 25 février publiée sur la TRT (Télévision & Radio de Turquie). Cette revue de presse n'est pas commentée de notre part. Elle peut contenir des propos négationnistes envers le génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute réserve.
Nous vous présentons la revue de la presse turque du jeudi 25 février 2010

Posted 25.02.2010 12:21:33 UTC

Updated 25.02.2010 12:21:33 UTC

Nous vous présentons un extrait des informations parues dans la presse turque d'aujourd'hui.

Titrant " La Turquie a noté une croissance de 4 à 5 % au dernier quart ", le quotidien Sabah fait savoir que le ministre des Finances Mehmet Şimşek est d'avis que l'économie de la Turquie s'est développée de 4 à 5 % lors du dernier quart de l'année 2009.

Selon l'information, le ministre des Finances Mehmet Şimşek qui s'est exprimée lors de la réunion intitulée « Répercussion de la crise globale sur les finances publiques turques » qui s'est tenue au Centre de recherche et de pratique des finances à l'Université de Marmara, a indiqué que l'économie de la Turquie pouvait enregistrer une croissance de 4 à 5 % au dernier quart de 2009. Par conséquent, M. Şimşek a attiré l'attention sur le fait que la récession économique de 2009 serait en dessous des prévisions à 6 %.

Le quotidien Yeni Şafak note que la crise économique a diminué les demandes internationales de brevet, mais que parmi les pays en voie de développement, la Turquie était un des pays cherchant le plus de nouveautés avec 371 demandes. Selon le quotidien, la Turquie est un des pays ayant fait le plus de demande de brevets parmi les 112 à 142 pays ayant fait déposé des demandes.

Selon les chiffres, en 2009, l'Inde a fait 761 demandes, Singapour 594, le Brésil 480, l'Afrique du Sud 389, la Turquie 371 et la Malaisie en a fait 218. La Turquie avait fait en 2008, 393 demandes internationales de brevets, en 2007, 359, en 2006, 269 et en 2005, 174.

Le quotidien Hürriyet annonce qu'en Grèce, les syndicats ont entamé hier une grève générale de 24 heures en vue de protester contre les mesures de prévention du gouvernement de Papandréou consistant à 'serrer la ceinture'. D'après l'information, les bâtiments publics, les mairies, les banques publiques ainsi qu'une grande partie des écoles ont été fermés en raison de la grève. Seuls les cas de maladie urgents ont été traités dans les hôpitaux. Aucun service n'a été donné dans les aéroports.

Les vols des compagnies aériennes grecques et étrangères ont été annulés, y compris le vol à direction d'Athènes de la compagnie aérienne turque Turkish Airlines. Les trains ainsi que les bateaux n'ont pas décollé. En raison des arrêts de travail, les transports en commun ont été assurés avec de grandes difficultés. Les employés du secteur privé ont également pris part à la grève. Les bulletins d'informations n'ont été diffusés ni à la radio ni à la télévision. Les journaux ne publieront pas aujourd'hui non plus.

Titrant " Les prix ont baissé, que les Turcs investissent en Grèce ", le quotidien Milliyet relate les paroles du président de la chambre de commerce turco-grecque Koutsikos, qui sont comme suit : " C'est le meilleur moment pour investir en Grèce ".

Selon l'information du quotidien, il est temps d'écouter de plus près la Grèce qui a balancé l'Europe avec son déficit budgétaire et ses données de dettes élevées. Bien que l'infrastructure économie et politique des traités de Maastricht et de Lisbonne commence à être interrogée et que les débats sur la recherche d'un milieu de confiance se poursuit dans les marchés internationaux de finances, le président de la chambre de commerce turco-grecque Panagiotis Koutsikos a de nouveau défini 'la transformation de la crise en une opportunité'.

Envoyant une lettre à la Turquie au mois de décembre en donnant les signaux de la crise et cherchant un soutien, Koutsikos continue de faire confiance au nouveau gouvernement ainsi qu'à la Turquie au sujet de la sortie de crise.

Yeni Şakak indique que l'Assemblée de la République Turque de Chypre du Nord (RTCN) a approuvé à l'unanimité la décision relative aux traités de garantie et d'alliance. Selon l'information du quotidien, l'Assemblée de la RTCN s'est réunie en session extraordinaire suite à la décision du Parlement chypriote grec disant qu'ils n'accepteront pas les garanties dans la résolution du problème chypriote.

La décision relative aux traités de garantie et d'alliance préparée avec l'accord de tous les partis représentés au Parlement de la RTCN, a été approuvée à l'unanimité. Quant au leader du Parti républicain turc, Ferdi Sabit Soyer, il a souligné l'importance que tous les partis politiques agissent conjointement dans les problèmes nationaux.

Le quotidien Zaman fait savoir que le projet de TUBITAK, visant à faire de la langue turque, une langue respectée sur la plateforme internationale, a été approuvé par la commission européenne. D'après l'information, avec le projet MULTISAUND qui a apporté à la langue turque un statut européen du point de vue technologique, le turc sera également ajouté au système de réservation d'hôtel. Ceux qui ne savent pas l'anglais, ne perdront pas leur chemin avec des GPS parlant le turc.



http://www.trtfrench.com/international/newsDetail.aspx?HaberKodu=3eb5de6e-b5e4-4a85-a546-7eb52d3f79a3
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40835


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