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Martin regroupe les deux formations faute de niveau de sources qui les sépare. La
nappe est drainée par une série de sources au contact avec la Formation de
Grandcourt.
Il faut toutefois souligner que le système aquifère dans la Lorraine belge en général, et
particulièrement sur la carte Saint Léger-Messancy, Musson-Le Fays et Houwald, est
complexe. Malgré la structure relativement simple des couches géologiques, les terrains sont
segmentés par de nombreuses failles pouvant mettre en communication des aquifères
superposés, comme pouvant favoriser des couloirs d’écoulement préférentiels. De plus,
dans le cas notamment des aquifères de la Formation de Luxembourg, la perméabilité est de
type mixte (sable et grès fracturé) avec des écoulements localement très rapides, qui sont
caractéristiques d’un milieu fissuré accentué. D’autre part, les membres marneux de la
Formation d’Arlon, qui séparent différents horizons aquifères au sein de la Formation de
Luxembourg, sont très probablement discontinus et des communications locales entre ces
différents niveaux aquifères ne sont pas exclues.
La communication éventuelle entre aquifères, la sollicitation de plusieurs aquifères par
certains puits et la difficulté de déterminer les différentes nappes rendent l’étude des eaux
souterraines de la région parfois difficile.
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2. Cadre géographique, géomorphologique et hydrographique
La carte hydrogéologique de Saint-Léger-Messancy, Musson-Le Fays et Houwald couvre
une zone située à l’extrême sud-est de la Lorraine belge, bordée à l’est par le Grand-Duché
de Luxembourg et au sud par le territoire français.
A l’exception de quelques petites villes comme Athus, Aubange, Messancy, Saint-Léger et
Halanzy, la plupart des agglomérations sont des villages compacts ou de villages rues (type
lorrain), établis le long des cours d’eau ou sur la ligne des sources (figure 2.2). Ces
agglomérations sont reliées par un réseau routier et autoroutier relativement peu dense :
N81 reliant Aubange et Messancy à Arlon et à la France, N82 reliant Saint-Léger à Arlon,
E411 Bruxelles-Luxembourg …etc.
Au début du Cénozoïque, les couches géologiques émergées ont été tronquées par une
surface d’érosion, la surface éogène (R. Souchez 1963). L’érosion postérieure de cette
surface a sculpté un paysage topographique remarquable. En effet, la légère inclinaison des
couches vers le sud (3° en moyenne) et leur inégale résistance à l’érosion ont permis le
développement d’une morphologie de cuesta. En Lorraine belge, trois cuestas majeures,
parallèles, de direction est-ouest se distinguent successivement du nord au sud (figure 2.1) :
1. la cuesta sinémurienne dont la couche résistante est un grès à ciment calcaire,
2. la cuesta domérienne dont la couche résistante est un calcaire gréso-silteux,
3. la cuesta bajocienne dont la couche résistante est un calcaire.
Figure 2.1 : Schéma du cadre géomorphologique général de la zone couverte par la carte
de Saint-Léger-Messancy, Musson-Le Fays et Houwald (Masson et al. 1993).
Sur le territoire représenté par la carte, deux cuestas sont nettement visibles dans le
paysage :
la cuesta domériene, très ondulée, dont le revers occupe une grande partie de la
carte. Le front de la cuesta est caractérisé par une pente abrupte orientée vers le
nord-ouest dans la vallée du Ton et à l’est de la vallée de Messancy et vers le nord-
est à l’ouest de la vallée de Messancy. Les vallées sont creusées dans les sables de
la Formation de Luxembourg ou dans les "argilites et argilites silteuses" d’Ethe. Le
Nord
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sommet de la cuesta est couvert par les calcaires gréso-silteux de la Formation
d’Aubange.
la cuesta bajocienne, plus spectaculaire, se prolonge le long de la frontière franco-
belge sur une trentaine de kilomètres hors de la carte. Seule une petite bande est
représentée dans l’extrémité sud de la carte. Le front de la cuesta est formé par les
calcaires de la Formation de Longwy.
La région au nord de la vallée du Ton est située sur le revers sud de la cuesta sinémurienne
dont la crête atteint 340 à 360 m. C’est un large versant en grande partie boisé, faiblement
incliné vers le sud et fortement entaillé par le ruisseau de la Rouge Eau au nord-est de la
carte.
Sur la feuille Saint-Léger-Messancy, Musson-Le Fays et Houwald, on distingue le bassin de
la Semois en amont du confluent avec la Vierre, le bassin de la Sure (sous bassin de la
Moselle) et le bassin de la Chiers. Ce dernier est subdivisé en une série de sous-bassins
dont les principaux sont les bassins du Ton, de La Vire, de la Batte et de Messancy
(figure 2.2). Sur le poster des cartes thématiques, les bassins de la Semois en amont du
confluent avec la Vierre et les différents sous bassins de la Chiers sont groupés dans le
bassin de la Semois-Chiers.
Figure 2.2 : Réseau et principaux bassins hydrographiques sur la carte Saint-Léger-
Messancy, Musson-Le Fays et Houwald
Le bassin versant de la Semois en amont du confluent avec la Vierre est représenté sur
la carte par le sous-bassin du ruisseau de Lagland. Celui-ci prend naissance sur le front
de la cuesta des calcaires gréso-silteux d’Aubange et Messancy, puis, après avoir
traversé les argilites et argilites silteuses d’Ethe, continue son chemin vers le nord puis
vers l’ouest sur les grès et sables de Virton. Le cours d’eau s’enfonce ensuite dans les