62
10.3.2. Construction de la carte hydrogéologique
Cette dernière étape est réalisée à l'aide d'un SIG-logiciel (Système d'Information
Géographique). Il s'agit d'un logiciel combinant le graphisme et la gestion des bases de
données alphanumériques et géo-graphiques (c.-à-d. à
référence spatiale), offrant des fonctionnalités d'analyse
spatiale (Pantazis & Donnay, 1996). La carte
hydrogéologique est réalisée avec ArcGIS-ESRI.
Figure 10.2 (ci-contre) : Structure de la Personal
Geodatabase
(PGDB)
du
projet
de
la
carte
hydrogéologique de Wallonie.
Les couches d'information (layers) utilisées dans la
construction d'une carte hydrogéologique (figure 10.2)
sont intégrées au projet cartographique par différentes
manières (figure 10.3) :
Les données récoltées sous forme de couches
numérisées (fichier vecteur) sont extraites pour
chaque carte, ensuite stockées dans la
"personal geodatabase" et enfin projetées sur la
carte. C'est le cas des zones de prévention et
de la trame commune. Celle-ci comporte des
données
hydrographiques
(réseau
hydrographique, berges, bassins versants et
lacs) et administratives ( réseau routier et
autoroutier, localisation des agglomérations,
frontières, etc.).
Les informations reçues sous forme d'image
sont soit des documents papiers, soit des
images raster non géo-référencées soit des
images raster géo-référencées. Les premières
seront scannées puis géo-référencées et les
secondes seront géo-référencées.
Jusqu'à présent, les fonds IGN sont reçus sous forme
d'images raster géo-référencées qui sont simplement
importées
dans
le
projet
cartographique
et
représentées sur la carte principale 1 : 25.000.
D'autres images géo-référencées seront digitalisées
pour produire des couches numérisées qui seront
directement stockées dans la PGDB. Dans cette
catégorie se trouvent des couches d'informations
comme les lignes hydrogéologiques (galeries et drains),
les zones de prospection géophysiques, les failles, etc.
Le fond géologique vectorisé servira de base pour la
réalisation de la couche des unités hydrogéologiques et
de la couche de la couverture des nappes :
Les unités hydrogéologiques sont définies principalement sur base de la lithologie
des formations géologiques mais aussi sur des critères piézométriques et
63
géométriques. Dans certains cas, plusieurs formations géologiques superposées sont
groupées en une seule unité hydrogéologique en tant qu'aquifère, aquiclude ou
aquitard, selon leurs caractéristiques hydrogéologiques. Dans d'autre cas, la même
formation géologique peut être scindée en plusieurs niveaux aquifères si elle est
entrecoupée par des niveaux aquicludes suffisamment imperméables.
Sur la carte des unités hydrogéologiques figurent les unités à l'affleurement. Une
bonne compréhension de cette carte doit tenir compte des coupes géologiques et
hydrogéologiques ainsi que du tableau de correspondance entre les formations
géologiques
et
les
unités
hydrogéologiques.
L'ensemble
des
unités
hydrogéologiques, définies en Wallonie dans le cadre du projet carte des eaux
souterraines, est inventorié dans un tableau récapitulatif avec le nom et la couleur
respectifs de chaque unité.
Le type de la couverture d'une nappe est déterminé sur base de la lithologie des
formations géologiques qui affleurent sur la carte géologique. Plusieurs possibilités
sont alors envisagées : nappe à l'affleurement, nappe sous couverture perméable,
nappe sous couverture imperméable et nappe sous couverture semi-perméable.
Dans le cas de la superposition de plusieurs nappes, c'est la couverture de la nappe
principale qui est considérées et dans d'autres cas, c'est la couverture de la nappe
supérieure qui est représentée.
Les données ponctuelles, encodées dans la BDHYDRO (base de données
hydrogéologique), sont structurées dans différentes requêtes. Celles-ci sont crées sur
base du numéro de la carte et sur d'autres critères selon le type d'information.
Chaque requête sera ensuite chargée dans la couche appropriée de la PGDB et
projetée sur la carte correspondante.
On retrouve dans cette catégorie, les points hydrogéologiques, les points nappes, les
cotes piézométriques ponctuelles, les mesures (chimie, pompage, traçage et
diagraphie), les volumes prélevés sur une année, les points karst, les cotes
isohypses ponctuels, les stations (climatiques et limnimétriques) et les zones de
prévention à définir.
D'autres couches d'informations géographiques sont crées dans le projet
cartographique par interpolation ou extrapolation de données. C'est le cas des
isopièzes, des isohypses et du caractère hydraulique des nappes.
Les isopièzes sont tracés par interpolation des cotes piézométriques mesurées, des
cotes altimétriques des sources et des niveaux des cours d'eau. Il faut s'assurer que
les cotes piézométriques considérées appartiennent à la même nappe, en examinant
la profondeur de l'ouvrage et son équipement (niveaux des crépines). Les sources et
les niveaux des cours d'eau doivent aussi être en continuité hydraulique avec la
nappe en question. La couche est stockée dans la PGDB sous "ISOPIEZE". Si par
contre, les cotes piézométriques ne sont pas suffisamment bien réparties sur la carte,
ou si la nappe n'est pas continue, il est très difficile de tracer des isopièzes. Dans ce
cas, seuls des cotes ponctuelles sont présentés sur la carte avec la mention de la
date de mesure.
Les isohypses sont tracés par interpolation des cotes ponctuelles de la base ou du
sommet d'un aquifère d'après les données de forage. Ces données sont complétées
par les cotes altimétriques des contacts à l'affleurement de cet aquifère avec les
unités hydrogéologiques voisines. Son contact avec l'unité sous-jacente détermine sa
base, alors que son contact avec l'unité sus-jacente détermine son sommet. Si les
unités hydrogéologiques ont une structure tabulaire, les isohypses peuvent être
64
assez facilement extrapolés. La couche est stockée dans la PGDB sous
"ISOHYPSES". Dans le cas des structures plissées et faillées, il est très souvent
difficile de tracer de tels isohypses.
Le caractère hydraulique des nappes peut être déterminé par le croisement des
isopièzes et des isohypses du même aquifère. Il faut cependant souligner que le
battement de la nappe peut être significativement important et que les limites de la
nappe captive peuvent varier saisonnièrement.
.
65
Figure 10.3 : Organigramme de la construction de la carte hydrogéologique
66
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DIRECTION GÉNÉRALE OPÉRATIONNELLE
DE L’AGRICULTURE, DES RESSOURCES NATURELLES ET DE L’ENVIRONNEMENT
FRANCE
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LUXEMBOURG
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